Des heures de démarches administratives pour "tout justifier". Jeudi 8 décembre 2022, le conseil municipal de Mayenne a adopté, sur demande des services de l’État, une délibération visant à "préciser les modalités selon lesquelles les élus seront remboursés" de leurs frais de garde.
Convocations aux réunions, justificatifs de présence, factures, attestation sur l’honneur sont nécessaires pour accéder à ce droit. Et ce pour chaque réunion.
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Stéphanie Lefoulon, adjointe au maire en charge de l’enfance et de la jeunesse, dénonce une "lourdeur administrative" qui fait obstacle aux mères et femmes actives qui souhaitent s’engager dans un mandat.
Cette tâche s’ajoute en effet à la charge déjà lourde qui pèse sur les femmes élues. "Elles continuent à travailler pour garder un ancrage dans la vie active et par nécessité financière."
"Plusieurs baby-sitters pour une soirée"
L’adjointe illustre son plaidoyer par un exemple autobiographique, celui d’une femme active et mère de trois enfants : "Ce sont les femmes qui s’occupent davantage des enfants et de la maison.
Ce à quoi il faut ajouter la gestion de l’agenda professionnel, celui d’élue et celui de trois autres personnes" : école, activités extrascolaires, sorties, garde lors de réunions tardives… "Il faut parfois embaucher plusieurs baby-sitters pour assurer une soirée", ce qui multiplie d’autant les démarches.
Pour l’adjointe, cette loi décourage les femmes à s’engager. D’autant plus qu’elle "ne tient pas compte de la diversité des sollicitations : conseils d’administrations d’écoles, rencontres avec des parents d’élèves, discussions avec des citoyens, échanges informels entre élus qui peuvent aider à faire avancer des dossiers…"
Stéphanie Lefoulon plaide pour une "prise de conscience sur la représentativité au sein des assemblées délibérantes" et un "vrai statut d’élue locale". Elle demande la création d’une "délégation à l’égalité femmes-hommes" au conseil municipal.
Une motion adoptée à l'unanimité
Joëlle Rouyère, conseillère d’opposition, invite de son côté les hommes à "faire un effort pour faciliter la présence de [leur] femme dans des associations, une mairie…", en prenant en charge plus de tâches.
Sur proposition de Stéphanie Lefoulon, le conseil municipal a adopté à l’unanimité une motion qui sera transmise aux parlementaires du département.
Pour le maire Jean-Pierre Le Scornet, il s’agit de corriger une "anomalie démocratique".
Pour l’instant, selon Stéphanie Lefoulon, cela relève pour les femmes d’un "parcours de combattante".
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