Ce lundi 19 décembre 2022, au tribunal de Laval (Mayenne), un homme de 34 ans est jugé en comparution immédiate pour des faits de violences conjugales commis entre juillet et septembre derniers à Coudray. Le prévenu habite Laval, mais se rend régulièrement chez sa conjointe, avec laquelle il a eu un enfant, malgré l’interdiction d’entrer en contact et de se rendre au domicile de celle-ci. Ce qui lui vaut d’être actuellement incarcéré. Car le prévenu a déjà été condamné deux fois, depuis 2020, pour des faits similaires auprès de cette même compagne.
Poussée dans l’escalier
Cette fois, le signalement a été effectué par le Conseil départemental de la Mayenne et entraîne l’intervention de la gendarmerie. La victime, après avoir nié les violences dans un premier temps, finit par évoquer plusieurs épisodes aux forces de l’ordre : "En juillet, elle s’est énervée contre l’un de ses fils qu’elle a voulu mettre à la porte, rappelle le président du tribunal. Durant cette dispute, vous êtes présent et vous la poussez par terre en pleine rue." En septembre, il lui assène "une grande claque dans la tête après qu’elle l’ait griffé" ; il la pousse aussi dans l’escalier. Les enfants de la victime confirment certains épisodes. Ces disputes gênent les voisins proches, qui indiquent que madame est souvent alcoolisée. Certains déclarent avoir assisté à des épisodes de violences.
"Elle dit ça pour me faire du mal"
Le prévenu, présent dans le box, nie tout en bloc comme en garde à vue : "Je vous jure que je n’ai jamais été violent avec elle depuis ma dernière condamnation. Les voisins mentent. Madame dit ça pour me faire du mal, pour que je ne vois plus mon fils."
C’est sur les témoignages que s’appuie son avocat, maître Robert : "La seule voisine qui déclare qu’il y a eu une grande claque n’était pas présente. Les autres, qui sont à quelques centimètres de la scène, ne le disent pas !" Il ajoute que le parquet, au vu des témoignages des voisins, indique que "l’infraction est insuffisamment caractérisée". Selon maître Robert, qui rappelle que son client a été griffé et insulté, la victime a fini par revenir sur ses déclarations car "elle est fondamentalement en colère" contre son conjoint, en pleurs dans le box au terme de la plaidoirie de son défenseur.
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"Parce qu'il n'est plus là, la parole s'est libérée"
Pour le parquet, la victime a plutôt fini par parler car elle s’est trouvée libérée d’une emprise. "Parce qu’il n’est plus là, au fur et à mesure la parole s’est libérée", déclare le substitut du procureur, qui demande dix mois de prison dont cinq avec un sursis probatoire de deux ans. Il évoque l’éventualité d’un bracelet anti-rapprochement et une interdiction de se rendre à Coudray pendant trois ans.
Après délibération, le tribunal, au vu des éléments et des "flous" du dossier, considère que "l’infraction n’est pas suffisamment caractérisée" et relaxe le prévenu.
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