C’est un lieu « exceptionnel » auquel les Mayennais sont attachés, et dont on doit la redécouverte, au tournant des années 1990, à un heureux hasard. « La plupart des découvertes archéologiques sont fortuites », souligne Mathieu Grandet, directeur du musée du château de Mayenne.
Monument qui, outre les animations et les expositions organisées régulièrement par l’équipe du musée, recèle en ses murs de quoi occuper une bonne journée de découverte.
Une découverte fortuite
C’est un bâtiment qu’on croyait daté de la fin du 11e siècle, comme beaucoup de châteaux. Il appartenait à la ville qui ne lui trouvait pas vraiment d’usage.
Il s'agissait en fait d'un palais carolingien du 10e siècle
Après fouilles, l’architecte des Bâtiments de France pose son diagnostic : il s’agit d’un palais carolingien du 10e siècle. Son état de conservation en fait un site « unique en Europe », rappelle Mathieu Grandet.
Un « écrin » qui va guider l’élaboration du nouveau projet de musée, « un musée de site », décrit son actuel directeur, dont l’intérêt réside autant dans ses collections que dans les murs qui les abritent.
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Aula, jardins d'inspiration médiévale...
Le visiteur peut en effet admirer une aula, salle de réception carolingienne, ainsi que le cellier ou encore les jardins d’inspiration médiévale.
Bâtiment civil, bien qu’ayant un « usage pseudo-militaire », ce palais est avant tout construit dans un but ostentatoire :
Un château transformé en prison
La construction traversera les conflits entre le pouvoir carolingien et le royaume de Bretagne, les raids vikings qui touchent la région, il sera par la suite pris deux fois par les Anglais et transformé en prison jusqu’en 1935.
De siècle en siècle, son architecture s’est adaptée et a évolué. Pour que le visiteur puisse naviguer aisément dans ce « livre d’architecture », le musée s’est doté de dispositifs de visite interactifs, mêlant voix, projections et jeux de lumière sur les murs, rendant le cours de l’histoire limpide.
Des collections issues de fouilles archéologiques
Côté collections, elles sont principalement issues des fouilles archéologiques du château, après sa redécouverte, ainsi que des collections médiévales du Département de la Mayenne et de l’ancien musée de la Ville de Mayenne.
On y trouve de la vaisselle d’époque en céramique, des objets métalliques à usage militaire - fers à cheval, pointes de lance, carreaux d’arbalète, éperons…
Son joyau : une collection de pièces de jeux
Mais le joyau du musée, c’est sa collection de pièces de jeux : trictrac, dés et jeu d’échecs, en vogue parmi l’aristocratie médiévale. « Il simule la direction d’une bataille et n’est pas concerné par l’interdiction des jeux de hasard par l’Église », explique Mathieu Grandet.
Dans les vitrines, les pièces, parfois finement ouvragées, sont en bois, en os de cétacé, en mandibule de bœuf, et même, comble du raffinement, en ivoire d’éléphant. Si on en a retrouvé autant, c’est qu’elles étaient fabriquées sur place.
Pour cet historien et archéologue de formation, arrivé dans les lieux en 2007, c’est un endroit idéal pour « passer un bon moment » à Mayenne, tout en « marchant dans les pas de ceux qui nous ont devancés ».
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