2 000 kilomètres en juin, destination Copenhague. Rebelote en septembre, cette fois direction Lisbonne. Le tout à vélo. Ou, plus précisément, en tandem : c’est le défi qu’ont accompli en cette année 2022 Jocelyne Doumeau et Joël Caillerie, du Mémorial des Déportés de la Mayenne. Et ce ne sont que les deux premières étapes d’un périple qui doit durer six ans et les emmener aux quatre coins de l’Europe : le "tour d’Europe des Jojos".
Cette année, "on se rodait", expliquent-ils. La météo était avec eux, lors du premier tronçon à travers la Belgique, les Pays-Bas, l’Allemagne et le Danemark. Mais ils se sont rendu compte que certaines des étapes prévues étaient trop longues. "Il y a un paramètre que nous ne maîtrisions pas : les travaux. Même à vélo, cela nous rallongeait."
Comme prévu, ils ont fait plusieurs arrêts mémoriels, dans le cadre de leur activité associative avec le Mémorial : Drancy, lieu de mémoire de la Shoah en France, et Westerbork, son équivalent aux Pays-Bas.
Ils sont revenus avec des photos et des idées pour l’aménagement des futurs locaux du Mémorial.
Après avoir profité de l’été pour se reposer les jambes, ils sont repartis en septembre, cette fois vers le sud : l’Espagne, puis le Portugal. Ils ont corrigé le tracé de leurs étapes pour se ménager un peu plus, et là aussi, ils ont profité de conditions idéales. "On a eu une heure de pluie en un mois, et il ne faisait pas trop chaud."
Quant à la mémoire, ce n’est évidemment pas la même. "Elle est très marquée par la Guerre civile d’Espagne." Leur arrêt au musée de Guernica a nourri la réflexion de Jocelyne et Joël sur "la vigilance, les libertés, les droits de l’Homme. Leur mémoire s’attache beaucoup à la vie des gens, leur quotidien, notent-ils. Il y a peu de monuments aux morts, mais beaucoup de statues représentant des scènes de pêche, d’agriculture, l’histoire des mineurs et le passé social…"
À chaque étape, leur engin, un tandem debout-couché, attire les regards et suscite les rencontres.
La barrière de la langue n’en a pas vraiment été une : "On s’est débrouillés avec de l’anglais, du français et des gestes."
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Hâte de repartir
Les paysages montagneux de l’Espagne et du Portugal leur ont fait un drôle d’effet après les routes plates des Pays-Bas, paradis du vélo. "On avait une assistance électrique, mais il y avait quand même le poids des bagages !"
Leurs premiers voyages leur ont aussi réservé des péripéties, comme lorsqu’ils se sont retrouvés en panne de freins à Hambourg. "Heureusement, on avait un contact sur place, bénévole du Mémorial, qui nous a aidés à trouver des pièces."
Au retour, ils ont eu du mal à se "réacclimater" et aujourd’hui, ils n’ont qu’une hâte : repartir à l’assaut des routes d’Europe. Prochaine étape, en juin 2023 : les îles britanniques. Ou peut-être seulement l’Irlande. Mais en attendant, ils vont s’atteler au montage des dizaines de photos et vidéos ramenées cette année.
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