Juillet 1979. Le Stade lavallois (Mayenne) entame sa préparation pour une nouvelle saison en Division 1. Deux nouvelles recrues étrangères sont venues garnir les rangs des Tangos. Erwin Kostedde est l'une d'elles. L'Allemand sort tout juste de sa retraite après une saison au Standard de Liège (Belgique).
Une recrue de prestige
Un choix particulier pour l'équipe à cette époque. « On était fier d'avoir une pareille recrue, mais au début, je croyais que c'était un monsieur qui était venu avec son fils », se souvient Jean-Marc Miton qui a partagé le terrain avec lui cette même saison.
Derrière lui, le joueur traîne une petite renommée : il a été plusieurs fois champion de Belgique et fut également le premier joueur de couleur à jouer pour la Mannschaft, équipe nationale allemande.
Il ne tarde pas à convaincre ses coéquipiers par son talent - un peu moins sur sa forme physique. « Il est arrivé avec un surpoids, se souvient Patrick Delamontagne, alors milieu de terrain. Il ne joue pas le premier match de préparation avec nous. Mais après, on a vu un joueur de grande classe. Un véritable avant-centre. » Âgé seulement d'une vingtaine d'années à l'époque, Jean-Marc Miton n'est pas avare de compliments.
Co-meilleur buteur à la fin de la saison
Après un début de saison en demi-teinte, le joueur se fait rappeler à l'ordre par Michel Le Milinaire, légendaire entraîneur du Stade. Le message est passé puisqu'entre la huitième et la treizième journée, il marque huit fois en cinq apparitions.
Des voyages juste avant les matchs
L'histoire d'Erwin Kostedde devient particulière au fil des mois. Sa femme ne s'habitue pas au climat de la Mayenne et a le mal du pays. Afin de garder le joueur, le staff et les joueurs s'accordent pour qu'il vive en Allemagne et rejoigne les joueurs pour les matchs. Lors des rencontres à domicile, après plusieurs correspondances de trains et d'avions, « il arrivait le vendredi pour l'entraînement d'avant match et joué avec nous. Il repartait le dimanche. »
Dans l'édition du Courrier de la Mayenne du vendredi 7 mars 1980, le journaliste sportif de l'époque évoque d'ailleurs cette problématique après la défaite des Tango face à Angers : « C'est là que l'on peut regretter qu'il ne puisse s'entraîner davantage avec ses camarades. Les voyages forment sans doute la jeunesse... mais ils ne favorisent pas l'épanouissement d'un footballeur. »
Un but marquant
Erwin Kostedde le fera mentir en terminant co-meilleur buteur du championnat avec 21 réalisations. Jean-Marc Miton et Patrick Delamontagne se souviennent de l'une d'elles en particulier. Le premier raconte : « Il récupère un centre assez long dos au but. Il fait une sorte d'aile de pigeon pour se remettre en face et fait une reprise du pied opposé en lucarne. Je n'avais jamais vu ça. Le public a passé une minute à applaudir. Il a marqué les esprits. »
Si sa fin de saison est compliquée avec une blessure aux genoux, il plante trois buts contre Marseille. « Il avait une présence extraordinaire devant le but », termine Patrick Delamontagne.
En 2022, le magazine So Foot, spécialisé dans le ballon rond, le classe 854e joueur sur les 1000 qui ont marqué la Ligue 1.
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