Ce mardi 14 février 2023, les salariés de la société Edip (Étude Développement Injection Plastique) de Marcillé-la-Ville, spécialisée dans l’injection plastique pour l’électroménager et l’automobile, ont décidé de débrayer durant la réunion du comité social économique de leur entreprise. « C’est une grosse claque. On ne comprend pas. C’est une injustice », martèlent des salariées dans l’entreprise depuis plus de 30 ans. Ce qu’elles ne comprennent pas, c’est l’annonce par leur dirigeant de la fermeture de leur usine et, avec elle, le licenciement des 26 salariés qui travaillent sur le site. L’annonce est tombée le 25 janvier dernier.
Les salariés ont le sentiment que la décision est prise depuis longtemps de la part du groupe qui les dirige depuis 2022, Well in plast.
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Difficultés économiques
La direction d’Edip met en avant des difficultés économiques pour justifier cette fermeture. « La décision était inévitable au regard de la situation actuelle et des perspectives. Le site a été performant pendant de nombreuses années mais en 2022, les résultats se sont dégradés et les projections sont catastrophiques. Quand il n’y a plus d’activité, il faut prendre des décisions », justifie Fabrice Laurens, P.-D.G. du groupe. L’activité ainsi que les machines devraient être transférées à l’usine de Lannion (Bretagne).
Une excuse qui ne tient pas pour les salariés. « Jusqu’en 2018, les caisses étaient pleines selon notre ancien dirigeant. Aujourd’hui, on nous annonce un déficit et des prévisions sombres à court terme. Les nouveaux gérants ont réattribué nos marchés à l’usine de Lannion alors que nous travaillons principalement pour un groupe mayennais d’électroménager qui est situé à 10 km de Marcillé. Quel est l’intérêt de délocaliser à 200 km ? En termes d’empreinte carbone, le bilan ne sera certainement pas bon. » Fabrice Laurens se défend : « Ce client mayennais est un client du groupe, pas seulement de l’entreprise Edip. On ne prend pas dans la poche gauche pour donner à la droite. Nous avons travaillé pour maintenir l’activité sur le site Edip mais quand il n’y a pas de chiffre d’affaires en face, il faut agir. Ce n’est pas faute d’avoir essayé de diversifier le portefeuille clients mais cela n’a pas été possible. Nous avons aussi mené une opération offensive en ne remplaçant pas les départs à la retraite, en diminuant nos coûts fixes mais ce n’est pas suffisant. »
Des possibilités de reclassement
Le maire de Marcillé-la-Ville, Guy Beaujard, est venu soutenir les salariés. « Je n’ai pas encore eu contact avec le groupe. Les salariés m’ont prévenu la semaine dernière. »
La direction d’Edip souhaite proposer une solution à chacun de ses salariés. « La première réunion de CSE qui a eu lieu mardi a été l’occasion de présenter une liste de postes ouverts au recrutement sur nos autres sites. Je conçois que pour beaucoup de salariés cela ne correspondra peut-être pas à leurs attentes. Si je peux récupérer l’ensemble des salariés, je le ferai. Ils ont un savoir-faire et un savoir-être qui n’est pas remis en cause. Nous approchons aussi des partenaires locaux pour voir les profils qui pourraient les intéresser parmi nos salariés. » Des salariés qui entendent se battre pour sauver leurs emplois. Une réunion devait se tenir mercredi 15 février avec le maire, le député Yannick Favennec, le sous-préfet de Mayenne Jacques Ranchère et le président de Mayenne communauté, Jean-Pierre Le Scornet.
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