Changé. Propriétaire tué à coups de couteau à Changé : l'accusé est condamné à quinze ans de prison

Le procès du locataire ayant tué son propriétaire à coups de couteau, en janvier 2021 à Changé, a rendu son verdict. L'homme a été reconnu coupable et a été condamné à quinze ans de prison. Retour sur cette deuxième journée d'audience.

Un accusé impulsif

Ce mardi 7 mars 2023 a commencé par la déposition d’un dernier expert psychiatre. Le praticien est revenu sur le parcours de l’accusé et a essayé de donner des pistes pour expliquer son geste.

L'accusé est décrit comme impulsif et éprouvant une sorte d’hostilité à l’égard de son entourage du fait de son vécu.

La personnalité de l'accusé

Puis vient l’interrogatoire de personnalité de l’accusé, moment clé de la matinée. Pour la première fois, le jeune homme craque et sèche pudiquement ses larmes en tournant le dos à la salle.

Il faut dire que le Président lui fait évoquer les viols que les trois enfants ont subis au sein de la famille. Le jeune homme culpabilise de ne pas avoir protégé son petit frère et sa demi-sœur lors de ces évènements tragiques. Il est aussi terriblement marqué par l’attitude de son père qui a pardonné au cousin condamné à l’époque à huit ans de prison.

Les parties civiles vont regretter comme souvent dans de telles plaidoiries que l’on parle beaucoup plus de l’accusé que des victimes. Le premier avocat regrette des « pertes de mémoire bien confortables de la part de l’accusé ».

Il pense que l’homme a tendance à rejeter la faute sur les autres personnes. La seconde avocate rappelle qu’elle représente les intérêts de 17 personnes et aurait, elle aussi, préféré que l’on évoque la jeunesse de la victime plutôt que celle du meurtrier.

Les réquisitions de l'avocat général

En début d’après-midi, l’avocat général commence par affirmer : « La vie est quelque chose d’inestimable, elle n’a pas de prix… et pourtant pour l’accusé la vie vaut 850 euros ».

Et de s’interroger sur ce qui peut déclencher un tel déchainement de violence avec des plaies de 13 centimètres de profondeur relevées sur la victime ! Pour le magistrat, l’intention d’homicide est incontestable.

Toutefois l’avocat général revient sur le vécu de l’homme qui est dans le box, mais aussi sur le fait qu’il n’ait pas su saisir la main que lui a tendue la justice lors de ses précédentes condamnations. Le magistrat réclame alors une peine de 17 ans de prison, ce qui fait réagir un des membres de la famille.

Quinze ans de prison

Maitre Fillion est un avocat pénal bien connu et va tenter une dernière fois d’atténuer la gravité du geste de son client.

Il insiste sur la sincérité des regrets exprimés par son client et recherche le pourquoi d’un tel geste. L’avocat fonde sa défense sur les conclusions des experts psychiatres qui expliquent en partie son fonctionnement par sa vie de malheur, et de citer les paroles prononcées par l’accusé : « J’ai été tué de l’intérieur ».

L’homme est finalement condamné à quinze années de réclusion.