Le club a annoncé que vous étiez en arrêt maladie jusqu’au 17 avril. Vous avez pris la décision de ne pas revenir.
On est en procédure de rupture conventionnelle. Le club savait très bien que je ne reviendrais pas. J’ai l’impression d’être un peu pris pour un con. Je le vis très mal. Les faits me donnent raison quand je vois comment ça s’est terminé avec Bertrand Girard, Alain Denis… Les premières semaines où je suis arrivé, dès que je croisais quelqu’un, on me disait : Oh, mais tu es à Changé, bon courage…
Pourquoi avez-vous fait le choix de partir ?
Ce ne sont pas les résultats de l’équipe car elle était de plus en plus performante. C’est tout ce qui se passe autour. Quand j’arrête et que des joueurs (Mebarki, Bouadla), membres du staff (notamment son adjoint Abel Favry) ou bénévoles font aussi le choix de partir alors qu’ils sont là depuis 10, 15 ou 30 ans, je suis en droit de m’interpeller sur la bonne santé du club. On ne m’a pas respecté. Lorsque je suis arrivé, le premier soir j’ai dû trouver un hôtel à 23h, tout seul. Pendant neuf semaines, ils m’ont mis à l’hôtel. Ils ne m’ont jamais demandé si je me sentais bien. J’étais tout seul du début à la fin.
Concrètement, qu’est ce qui ne fonctionne pas au club ?
L’organisation ne permet pas de pratiquer le football correctement, tout en optimisant tout et en s’occupant de tout le monde. Il y a un tas de dysfonctionnements : les U16 région étaient forfaits en décembre, le club house est dans un état lamentable car personne ne veut faire le ménage. Je l’ai fait plusieurs fois mais des salariés ont du mal à optimiser la totalité de leur volume horaire hebdomadaire. Certaines catégories s’entraînent sur un quart de terrain, c’est incohérent. Chacun est dans son coin et fait son truc. Sur l’équipe N3, il y a un petit groupe de joueurs qui se préoccupent de beaucoup de choses, sauf de leur niveau de performance. Il y a un goût de l’effort qui n’est pas très prononcé.
Vous aviez déjà été convoqué par la direction à la trêve.
Ils m’ont tout reproché : pourquoi y a-t-il de mauvais résultats ? Pourquoi le club house est sale ? Pourquoi les poubelles ne sont pas vidées ? Pourquoi la boîte mail du club n’est pas traitée tous les jours ? Et les sponsors, tu en es où ? Pourquoi tu n’as pas ramené d’argent ? On m’a tout fait… Alors qu’à la base, je viens pour entraîner la N3 et gérer un peu l’organisation du club, chose que je faisais mais qui demandait beaucoup de temps. J’ai aussi appris qu’ils avaient appelé d’autres entraîneurs en décembre alors que je suis arrivé dans une situation où il y avait treize ou quatorze mutés et qu’on pouvait ne faire jouer que quatre joueurs mutés. Je ne savais pas qu’il y en avait autant. On m’avait dit : « T’inquiète le recrutement est bon. » Quand j’ai demandé pourquoi Bafodé Daramy, Balamine Dramé et Pierre Sauvé étaient partis, on m’a répondu que c’était des joueurs moyens…
À quel moment avez-vous fait le choix de partir ?
En janvier, je me posais déjà des questions mais j’avais envie d’aller au bout du truc. Quand j’ai appris qu’en plus de tous les dysfonctionnements, certaines personnes essayaient de mettre des choses en place pour prendre ma place et attendaient qu’on descende… je ne pouvais plus travailler dans ces conditions. Je suis vidé. Je n’ai pas eu un message, ni un appel des présidents depuis que je suis parti. Au bout d’un moment, je ne vais pas laisser ma santé et ma vie pour des problématiques vouées à l’échec. Le club n’est pas prêt au changement.
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