Le Jardin de Babylone animait la Grande Rue à Laval depuis 35 ans. Cyrus en était le patron depuis 33 ans. A 67 ans, il tire ce soir sa révérence.
Ce n'est pas la peine de chercher à réserver, c'est complet depuis longtemps. Il y avait foule ce midi et il y une quantité de vaisselle. La pause de Cyrus va être courte, pour la der de ce soir, beaucoup de monde a voulu lui dire au revoir et les 46 couverts sont réservés depuis longtemps.
Après la révolution iranienne
D'origine iranienne, Cyrus est arrivé en France en 1979 après la révolution, à l'âge de 22 ans. "J'habitais à Rennes, comme mon frère qui y a ouvert un restaurant. Sa femme, comme celle de son ami, étaient Lavalloises. Alors ils ont décidé d'ouvrir un autre restaurant de cuisine méditerranéenne à Laval. Je sortais de mes études et ils m'ont proposé de venir travailler avec eux. Deux ans plus tard, ils sont retournés s'occuper le leur restaurant rennais et m'ont laissé les commandes du Jardin de Babylone."
Un restaurant qui a tenu le cap... au sud
Il y a eu des hauts et des bas, mais le restaurant a toujours tenu le cap. L'adresse idéale pour déguster une moussaka, un couscous ou une paella, arrosés d'un vin de grenache qui chauffait vite les oreilles.
La cuisine orientale a connu ses effets de mode. "Pendant un temps, il y avait jusqu'à sept ou huit restaurants de couscous à Laval. J'étais le dernier". Le cadre chaleureux de l'établissement, dont les couleurs blanc et ciel ont juste connu plusieurs couches de peintures, et la gentillesse du patron ont traversé ces modes.
Des années folles
Ce restaurant à la devanture modeste, semi-enterré sous la vieille rue, a aussi connu ses heures de gloire, dont se souvient parfaitement le maître des lieux.
Cyrus regrette que la rue principale du Vieux Laval se soit endormi. "Les commerçants ne doivent pas se jalouser, au contraire. Le commerce attire le commerce. Quand mon voisin du Chalet Savoyard a fermé, j'ai bien cru que ça allait être mon tour peu après. J'ai tenu, mais j'aurais bien aimé que la rue vive davantage."
Pas de repreneur
Impossible d'aménager une terrasse dans cette rue en pente, impossible de mettre aux normes d'accès PMR... le retraité ne pourra pas vendre son fonds de commerce. Il va rendre les clés et le local sera aménagé en appartement d'habitation.
Après le Jardin de Babylone, Cyrus aspire à s'occuper de son jardin d'Avesnières. Et comme ses quatre semaines de vacances annuelles ne lui ont pas assez permis de voyager à son goût, il espère en profiter.
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