« Ici, il y a tout à faire. » Anne de Branche est la présidente de la toute nouvelle antenne de l’association ensemble2générations à Laval (Mayenne). C’est en tant qu’agent immobilier qu’elle a pu déceler la problématique. D’un côté, de nombreux seniors isolés chez eux, pour la plupart en situation de fragilité. De l’autre, des étudiants de plus en plus nombreux, et une difficulté croissante pour se loger. « En 2021, ils étaient 4 500. En 2030, il est prévu qu’il y en ait 10 000. Même à Laval, certains dorment dans leur voiture », précise-t-elle.
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Une association "soucieuse de l'humain"
En se documentant, elle découvre alors l’existence du logement intergénérationnel et plus particulièrement, l’association ensemble2générations : « Elle est particulièrement soucieuse de l’humain. On rencontre chaque candidat, on met en confiance et on tente de créer des binômes qui matchent. » Un binôme est composé d’une personne âgée d’au moins 60 ans accueillant chez elle un jeune de 30 ans ou moins.
Plusieurs formules existent et permettent d’assurer une certaine présence du jeune au domicile, parfois en ajoutant des services comme les repas en commun, les courses, la lecture, la cuisine, les promenades, les jeux, le jardinage…
« De la présence »
L’association répond à plusieurs problématiques. Du côté de la personne âgée, cela peut être de soulager les proches, d’assurer une vigilance (prévenir la malnutrition, alerter les secours…), ou encore de résoudre le souci de l’isolement. Les jeunes, quant à eux, complètent le parc locatif actuel et peuvent se consacrer à leurs études sans avoir à travailler.
Anne de Branche souhaiterait aussi installer des jeunes au sein des résidences seniors ou des Ehpad : « Certains établissements ont notamment des appartements de fonction disponibles. Les jeunes peuvent animer des karaokés, assurer des ateliers autour du numérique, etc. Le personnel peut ainsi se concentrer sur ses domaines de compétence. »
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"Il ne doit pas y avoir de travail caché"
L’association reste vigilante sur plusieurs points : « Il ne doit pas y avoir de travail caché, juste de la présence. Il ne doit pas non plus y avoir de soins, et nous faisons attention à ne pas mettre deux fragilités ensemble, notamment au niveau du physique. » Elle peut être amenée à refuser des candidatures : « La force de l’associatif, c’est qu’il n’y a pas d’objectif chiffré mais juste une obligation de résultat de qualité. Nous sommes tous bénévoles. » Selon le temps de présence et les éventuels services, un loyer mensuel varie de 40 € à 280 € (dont 30 € pour la contribution à la vie de l’association).
Des événements en commun ?
Les contrats signés sont valables de juin à septembre mais « prolongeables », précise la présidente. « Il y a un vrai suivi, on prend régulièrement des nouvelles. » L’idée serait de former quatre à cinq binômes pour septembre prochain et d’atteindre le nombre de 60 dans quatre ans. « S’il y a assez de monde, on pourrait imaginer des événements en commun pour que chacun partage son expérience. » Les candidatures sont ouvertes à l’échelle de l’agglomération de Laval. Mais si des besoins existent ailleurs en Mayenne, « j’essayerai de trouver une solution », assure Anne de Branche, qui recherche d’autres bénévoles pour l’accompagner.
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