Depuis un mois et demi, les membres de l’association Bien vivre à Saint-Germain-d’Anxure et Alexain sont de nouveau inquiets. En cause : le dépôt d’un permis de construire d’une unité de méthanisation par la société Agribiovalo, au lieu-dit Vau Martin à Alexain. « Un premier projet avait fait l’objet d’un refus de la préfecture en 2021. Il devait voir le jour au lieu-dit Radiveau, à 800 m du bourg de Saint-Germain-d’Anxure. Les conseils municipaux d’Alexain et Saint-Germain avaient émis un avis défavorable, en raison du trafic que le projet allait engendrer sur une petite voie communale », résume Benoit Derouet, président de l’association.
Ce nouveau projet a été déposé " sans concertation avec les riverains ".
Les membres de l’association s’inquiètent également de la fréquentation du site de Montgiroux, très touristique du fait de la présence de la halte fluviale.
Des investisseurs issus du monde industriel
Les associés de la société Agribiovalo n’ont pas souhaité communiquer sur leur projet en l’état actuel d’avancement du dossier, mais assurent avoir proposé une réunion publique à la mairie d’Alexain. Proposition déclinée par le maire car le projet était le même que le premier mais sur un autre site. « Je pensais cependant que les riverains seraient informés », justifie Guillaume Chesneau, maire d’Alexain.
L’association Bien vivre à Saint-Germain-d’Anxure et Alexain assure ne pas être opposée à la méthanisation. « Mais ce projet n’est pas porté que par des agriculteurs comme c’est le cas à Meslay-du-Maine ou ailleurs. La société Agribiovalo est détenue à 49 % par des investisseurs (installateur de matériel de traite et constructeur d’installations de biométhanisation). Ils vont demander de la rentabilité et que les exploitations grossissent au détriment de l’installation de jeunes agriculteurs », appuie Jérôme Collet, membre de l’association et agriculteur à Alexain. Cet argument fait écho chez Guillaume Chesneau.
Une canalisation d'une dizaine de kilomètres
Bien-fondé d’un tel projet alors que les coûts de construction, d’exploitation et d’énergie subissent une forte inflation, utilisation de cultures qui ne bénéficieraient pas à la chaîne alimentaire, valeur des habitations… Les riverains ne manquent pas d’arguments contre ce projet. « Sans compter que pour que le projet aboutisse, il va falloir construire une canalisation pour acheminer le gaz dans le réseau. La canalisation la plus proche est à Saint-Baudelle, à une dizaine de kilomètres. Cette construction sera subventionnée à 40 % par l’État au profit d’intérêts particuliers. Des travaux de longue durée seraient inévitables et engendreraient une gêne non négligeable pour les riverains. Et puis là, seuls trois agriculteurs sont dans le projet. Qui nous dit que cette canalisation ne va pas donner des idées à d’autres ? », interpelle encore Benoît Derouet tout en soulignant que l’Allemagne, très en pointe sur la méthanisation, commence à faire marche arrière. « Avec le recul, ils se rendent compte que cette méthode appauvrit les sols. »
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.