Depuis 2021, des personnes dépendantes hébergées dans des Ehpad et des maisons d’accueil spécialisées des Hauts-de-France, d’Annecy, de Charente-Maritime et du Finistère ont déjà bénéficié des soins de Wilfried Sarrazin et de Julien Poultier. Ce couple d’aides-soignants a en effet choisi d’exercer son métier sur les routes, ou presque. Depuis deux ans, ils sillonnent la France en camping-car, de contrat en contrat, et font halte aux abords des établissements qui les engagent.
Durant ce printemps 2023, les « Nomades soignants » - c’est le nom qu’ils se sont donné - ont garé leur véhicule dans un coin de la grande parcelle occupée par l’Ehpad Saint-Fraimbault, à Lassay-les-Châteaux. Quand ils ne sont pas au chevet des résidents, ils sont « tout le temps dehors. Nous avons déjà visité les alentours à vélo, nous sommes allés à Bagnoles-de-l’Orne, à Laval… »
Car s’ils ont choisi de mener cette vie, c’est par désir de « voyager, de découvrir les belles régions de ce pays qu’on ne connaît pas assez ». Originaires de Picardie, aides-soignants depuis plusieurs années, ils ont décidé de mêler leur métier et ce mode de vie rêvé.
Il faut dire qu’ils ont choisi un modèle intégral, très équipé. « Quand on l’a visité, on est tombé sur les fesses ! » On leur a conseillé de louer, au moins au début, mais ils n’en ont pas tenu compte. « On a rendu notre appartement, vendu tous nos meubles et acheté le camping-car. » Il leur a fallu quelques apparitions dans des médias locaux pour que leur projet suscite l’intérêt d’un premier employeur, près d’Annecy.
Mais depuis, les établissements se les arrachent. « Nous les avons contactés il y a un an », confie Aurélien Balzeau, le directeur de l’Ehpad Saint-Fraimbault, pour qui ce renfort est une « respiration ». Comme beaucoup d’Ehpad, le manque de personnel pèse sur ses équipes. Pourtant, « quand on arrive, tout le monde est conscient que nous ne restons que trois mois », assurent les nomades. De quoi faire couler quelques larmes à leur départ, comme en Bretagne, juste avant. « On s’est éclatés avec l’équipe. »
En Mayenne, ils découvrent un établissement dans lequel les soignants sont « solidaires ». Quant aux résidents, ils semblent contents de les voir mais ne comprennent pas toujours leur démarche. « Ils ne sont pas d’une génération très mobile, et ont en tête les camping-cars anciens, dans lesquels on imagine mal vivre à l’année. »
Wilfried et Julien alimentent un compte Instagram tout au long de leurs voyages. Ils cherchent à attirer des sponsors, comme la marque de leur camping-car, bien connue dans le Nord-Mayenne. « On souhaite promouvoir les savoir-faire français. »
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.