A Laval (Mayenne), Isabelle Guyon-Gérez fêtera ses 59 ans cette année. « Je suis née comme tout le monde », débute-t-elle. Son enfance et le début de sa vie d’adulte sont rythmés par sa grande passion : le sport. « C’était ma raison de vivre, mon équilibre. Tennis, handball, piscine… je pratiquais jusqu’à dix heures de sport par jour. » Motarde, elle se décrit comme une femme « tout feu tout flamme ». Jusqu’à cet accident de la route à l’âge de 26 ans. Une épreuve qu’elle raconte dans son livre-témoignage, Ma Chance commence par un grand D (paru en 2018 aux éditions Nepsis-pare), qu’elle réédite cette année.
« Lors de cet accident de moto, j’ai été victime d’un traumatisme crânien, puis de symptômes neurologiques », raconte Isabelle Guyon-Gérez. Ce n’est que plus tard qu’elle apprend que le traumatisme a révélé une maladie : la sclérose en plaques. Une rupture avec la vie qu’elle menait jusqu’ici.
La première femme cordeur d’un grand tournoi de tennis
Sur la tablette de son fauteuil roulant, deux albums photos. Elle y pose aux côtés de champions de tennis. Isabelle fut la première femme cordeur d’un grand tournoi, à savoir Paris Bercy en 1987. « Yannick Noah est le premier à m’avoir fait confiance », se rappelle-t-elle. En 1990, elle est même présente pour Roland-Garros. Le sport rythme la vie de celle qui fut championne régionale de handball dans les années 80, mais aussi apprentie, dès ses 16 ans, à Laval chez Franck Sports, une boutique gérée par Franck Nivault, ancien gardien du Stade lavallois.
La sclérose en plaques résonne alors comme une descente aux enfers : « J’ai perdu l’usage de mes jambes, je me suis retrouvée en fauteuil. Un fauteuil que je refusais de voir. Je ne voulais pas subir la situation. »
« Jésus m’a offert une solution »
Forte de son caractère de championne, Isabelle tente tout pour surnager : l’acupuncture, la tireuse de cartes… « Mais une personne n’était pas d’accord avec moi. Jésus m’a offert une solution et m’a fait accepter ce fauteuil et le fait que je deviendrais probablement tétraplégique. J’ai bifurqué de chemin, en aveugle alors que je suis quelqu’un qui aime contrôler. Je me suis laissée guider. »
En sept ans, elle perd toute son autonomie. « Il me reste mes yeux, ma bouche (avec laquelle elle guide son fauteuil roulant, NDLR) et mon cœur. La vie vaut d’être vécue, parfois autrement. »
"Croire, c'est vivre, espérer"
L’idée de raconter son histoire lui a été soufflée alors qu’elle n’était pas encore handicapée. Elle y livre son quotidien « riche de rencontres ». Elle poursuit : « Notre vie est un exemple pour quelqu’un. Il y a tant de gens malheureux qui vivent dans le désespoir. Malgré cette descente vertigineuse, je sers à ces gens-là. Croire, c’est vivre, espérer, retrouver la charité et la bienveillance. »
Et le sport n’a pas disparu de sa vie : « J’ai fait un vol en ULM à 1 000 mètres au-dessus des îles Canaries. Même si je n’en doutais pas, j’ai vu comme la Terre est belle. » Elle rédige actuellement son deuxième livre, qui abordera « [sa] renaissance ». Tout feu tout flamme, toujours.
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