Témoignage : des éleveurs de Nozay victimes des éoliennes

A l’occasion de l’assemblée générale de l’association Vent de Colère du Pays de Mayenne, Didier et Murielle Potiron, anciens éleveurs de Nozay, en Loire-Atlantique, ont partagé leur expérience. En 2012, ils ont accepté l’installation d’une éolienne sur leur exploitation agricole. Le parc comprend huit éoliennes en tout.

« La situation s’est dégradée d’année en année »

« La situation s’est dégradée d’année en année, très rapidement. Dès les fondations. Les premiers problèmes sont apparus sur notre troupeau : stress, modification du comportement, diminution de la production, dégradation de la qualité du lait et problème au vêlage... Nous avons perdu 450 bêtes en dix ans. Le vétérinaire a recherché toutes les causes probables. Il n’y avait aucun problème sanitaire. » En attestent également des expertises réalisées en 2008 sur l’exploitation.

Le couple Potiron n’est pas épargné par les problèmes de santé. « Nous avons ressenti une grande fatigue, des douleurs musculaires et articulaires. » Murielle Potiron est épileptique.

Didier Potiron avait, quant à lui, des difficultés à marcher. « Nous avons finalement vendu l’exploitation en fin d’année dernière et avons changé de commune. Nos problèmes de santé commencent à s’améliorer. »

Un combat judiciaire depuis 2017

Didier et Murielle Potiron, après dix ans de galère, l’affirment encore aujourd’hui : « Nous ne sommes pas anti-éolien. Mais on ne peut pas laisser faire n’importe quoi sur la santé humaine et la santé animale. » C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, ils témoignent de leur combat. Un combat judiciaire qui a démarré en juillet 2017. « Nous espérions qu’on nous propose des solutions, donc nous n’avions pas porté plainte avant. » Un expert a été nommé en novembre 2021 pour expertiser les câbles. Mais les exploitants du parc ont fait appel.

Le couple vient d’obtenir en mars dernier le feu vert pour faire expertiser les câbles enterrés. « Nous nous interrogeons sur la présence de failles d’eau sur les exploitations agricoles où sont implantées les éoliennes de Nozay, avec peut-être des fuites électriques. L’expert va nous aider à le prouver. »