Ce mercredi 31 mai 2023, une jeune Guyannaise de 19 ans et un Neerlandais de 33 ans étaient jugés par le tribunal de Laval (Mayenne) pour trafic de stupéfiant.
Le mercredi précédent, en début d'après-midi, les deux prévenus sont contrôlés par la douane au péage de la Gravelle. Lors de la fouille du véhicule, 246 grammes de cocaïne sont découverts dans la boite à gants.
Du Suriname à Brest
La passagère reconnait rapidement que c'est à elle et avoue avoir ingéré au total 900 grammes de cocaïne sous forme d'ovules. Après un séjour à l'hôpital, cette mère de deux enfants qui vit à Cayenne explique aux enquêteurs avoir contacté quelques jours plus tôt un ami résidant au Suriname "pour avoir de l'argent". Il la charge alors de faire transiter de la cocaïne jusqu'à Brest contre 8 000 €. Elle récupère la drogue dans un hôtel du Suriname avant de prendre l'avion pour Paris le 24 mai avec la marchandise dans le ventre.
"Je l'ai fait pour rendre service"
En parallèle, le deuxième prévenu arrive des Pays-Bas, fait une halte à Reims pour voir de la famille puis se rend à Paris rendre visite à son demi-frère. Là il est contacté "par un vieil ami" qui le missionne d'emmener la mule à la gare de Brest. Pendant sa garde à vue et pendant l'audience, il soutiendra ne pas savoir qu'elle transportait de la drogue. "Je l'ai fait pour rendre service, je n'ai pas posé de questions."
Pendant le trajet, la jeune femme demande à s'arrêter dans une station service où elle expulse une partie de la drogue, qu'elle cache dans la boite à gants. "Vous n'avez pas remarqué que votre passagère avait mis quelque chose dans la boîte à gants ?", interroge la présidente du tribunal en s'adressant au chauffeur.
"Il s'agit en réalité d'un réseau bien organisé"
Le procureur doute aussi très fortement de son innocence dans cette histoire. "Vous faites 1 300 kilomètres pour emmener une femme que vous ne connaissez pas, simplement pour rendre service à un ami dont vous ne vous souvenez même pas du nom ? Tout comme du nom du demi-frère que vous visitiez à Paris, s'étonne le procureur. Je crois qu'il s'agit en réalité d'un réseau bien organisé. Monsieur est un chauffeur de ce réseau Neerlandais. Les enquêteurs ont retrouvé dans son téléphone des billets d'avion, ce sont tous les gens qu'il devait escorter."
Le procureur requiert 2 ans de prison pour la jeune femme avec maintien en détention et 3 ans pour son chauffeur, avec maintien en détention et interdiction de territoire pendant 10 ans.
"Ma cliente est une femme dans une grande précarité, qui n'est qu'un faible maillon de la chaine. Et elle n'a pas d'antécédent judiciaire", souligne l'avocate de la défense.
20 mois et 2 ans de prison
La présidente du tribunal condamne finalement la prévenue à 2 ans de prison dont un an assorti d'un sursis probatoire de deux ans, d'une obligation de travail, d'une interdiction de contact avec le second prévenu et du maintien en détention. Elle doit également s’acquitter d'une amende douanière de 32 832 € solidairement au second prévenu. Ce dernier est condamné à 20 mois de prison ferme avec maintien en détention et interdiction de territoire pendant 10 ans.
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