Ce vendredi 19 mai 2023, peu après 5h du matin, un jeune homme appelle la police avant de se rendre de lui-même au commissariat de Laval. Il explique avoir poignardé son ancienne compagne à la sortie de la discothèque The Vibes, à Changé (Mayenne).
"Il me suivait partout"
Cet homme, âgé de 21 ans, est jugé par le tribunal de Laval ce vendredi 2 juin 2023. Durant cette soirée, il aperçoit son ex en compagnie d'un autre garçon. Entendue par les forces de l'ordre, la jeune femme raconte : "Il me suivait partout, sans me parler. J'ai embrassé l'autre garçon et il l'a vu. On m'a prévenu qu'il l'attendrait à la sortie." Elle souligne un gros problème de jalousie durant leur précédente relation, qui aura duré près d'un mois, ce qui l'a amenée à le quitter.
"Je les ai vus quitter la boîte ensemble"
Le prévenu, alors alcoolisé, se rend finalement dans les cuisines de l'établissement pour se saisir d'un couteau en inox. "Je n'ai pas réfléchi, je les ai vus quitter la boîte ensemble", raconte le garçon, présent dans le box des accusés.
"Je l'ai vu dehors et je pensais qu'il voulait me parler, mais il m'a mis un coup de couteau." Au contact du cuir, la lame se casse heureusement dès le premier coup porté. Mais le jeune homme continue de s'acharner. L'autre garçon tente alors de s'interposer, ce qui entraîne une bagarre. Il subira lui aussi des coups du couteau brisé.
"Elle m'a dit qu'elle voulait être avec moi"
Appelé à s'expliquer sur ses motivations, le prévenu s'exprime calmement, visiblement ému : "Je n'ai pas voulu les tuer. C'est peut-être car je me suis senti humilié, manipulé. Quelques minutes avant, elle m'a dit qu'elle voulait être avec moi." Il estime avoir "besoin d'aide" pour mieux gérer sa colère. "Ils ne sont pas là aujourd'hui (les victimes, NDLR) mais je souhaiterais m'excuser." Son casier judiciaire est vierge.
Maître Robert, qui représente le jeune homme victime, doute que le prévenu prenne la pleine mesure de ce qui s'est passé : "Cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques."
"Elle a failli mourir"
Le substitut du procureur constate "de plus en plus de violence chez les jeunes par de la frustration". Il insiste sur le drame vécu par les deux victimes. "Elle a failli mourir." En s'adressant au prévenu : "Vous devez beaucoup à la chance. On est tous un peu jaloux, mais il faut savoir se canaliser monsieur."
Il demande une peine de quatre ans de prison, dont deux ans assortis d'un sursis probatoire durant deux ans ; l'obligation de soins, l'interdiction d'entrer en contact avec les victimes et de paraître à leur domicile, ou encore l'interdiction de détenir ou porter une arme pendant cinq ans.
"Une famille unie"
La famille du prévenu est présente sur les bancs du tribunal. L'avocat du prévenu insiste sur "une famille unie", et "un homme qui n'est pas connu de la justice". "Nous ne sommes pas sur des faits qui méritent une cour d'assises, car aucun élément intentionnel ne ressort du dossier, poursuit-il. Il a été pris d'une crise de jalousie grave, d'une furie." L'avocat rappelle que son client a revu son ex la veille des faits : "Ils se sont dits qu'ils pouvaient peut-être se donner une nouvelle chance." Il demande une peine sous surveillance électronique.
Finalement, le tribunal condamne le prévenu à une peine 36 mois de prison dont 18 mois assortis d'un sursis probatoire d'une durée de deux ans, avec maintien en détention.
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