Ce vendredi 16 juin 2023, au tribunal de Laval (Mayenne), cinq jeunes hommes déjà connus de la justice et âgés de 22 à 30 ans sont dans le box des accusés. Cinq sur les neuf personnes qui avaient été interpellées dans l'Eure, l'Orne et la Mayenne le 30 mai dernier après une vague de cambriolages entre mars et novembre 2022, dans le nord Mayenne, auprès d'ateliers municipaux, d'entreprises et de particuliers.
Un préjudice approchant les 200 000 euros
En tout, une quinzaine de faits sont relevés pour un préjudice approchant les 200 000 euros. A chaque fois, le même mode opératoire : une équipe de quatre ou cinq malfaiteurs, cagoulés, équipés de gants, et un camion blanc volé lors d'un cambriolage à Mayenne et stocké à Jublains. "Il y a une certaine organisation pour la réalisation de ces cambriolages", souligne le président du tribunal. A chaque fois, de l'outillage de jardinage est dérobé, parfois du carburant.
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Les faits reconnus
La multiplication des cambriolages alerte la gendarmerie, qui parviendra à ses fins après le vol commis dans l'atelier municipal de Saint-Georges-Buttavent, dans la nuit du 6 au 7 juillet. Le butin est découvert dans une parcelle de champ à proximité. Une surveillance est mise en place et, la nuit suivante, deux véhicules reviennent. L'un parvient à fuir et franchira d'ailleurs les 200 km/h. Mais petit à petit, au fil des auditions, les noms de tous les protagonistes sont révélés. Tous reconnaissent les faits.
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"On était tous en bande"
Les outils volés ont à chaque fois été rachetés par un même homme (jugé pour complicité de vol), contre de l'argent ou de la résine de cannabis. Chacun repart ainsi avec au minimum 200, 300 ou 400 euros à chaque fois. "On était tous en bande. Chacun repartait avec le même montant", témoigne le prévenu le plus impliqué.
Le commanditaire est appelé à s'expliquer : "Au début, je voulais du matériel pour moi, je ne savais pas d'où ça venait. Une personne que je connais me rachetait tout. Par peur de représailles, je préfère ne pas donner son nom. Au final, on s'est revus et on a décidé de tout arrêter."
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"L'organisation était bien rodée"
Lors des échanges, le président du tribunal s'agace quand un prévenu se met à rire : "C'est à croire que ce qui se passe aujourd'hui pour vous, vous passe au-dessus. [...] Quand vous volez ces ateliers municipaux, c'est tout le monde que vous volez. Les outils sont payés par les impôts."
La substitut du procureur désigne l'un des prévenus comme étant le plus motivé dans cette affaire : "Tous disent qu'il est le chef." Elle demande, à son encontre, une peine de 40 mois de prison et la révocation totale d'un sursis probatoire. Pour les autres, des peines allant de 30 mois de prison ferme avec maintien en détention, à un an de prison ferme avec possibilité de surveillance électronique.
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"Des peines démesurées"
Maître Robert défend le prévenu accusé de complicité : "Nous n'avons pas du tout la même lecture de ce dossier." Sans dédramatiser les conséquences de ces faits, il ajoute : "Il n'y a rien d'organisé ! Ces génies se sont retrouvés ensemble pour aller voler des débroussailleuses. Ces peines sont totalement démesurées !"
Le tribunal ne l'entend pas de cette façon. Le "chef" du groupe est condamné à 42 mois de prison ainsi qu'à la révocation d'un sursis probatoire de 4 mois. Le commanditaire, à 30 mois de prison et une amende de 20 000 euros. Deux autres, les "petites mains", écopent d'un an de prison, et le dernier de 30 mois de prison. Tous sont maintenus en détention.
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