Trois ans après le début de la pandémie, le Covid-19 semble avoir complètement disparu de l’actualité. Frédéric Heynen, lui, n’a pas eu le loisir de passer à autre chose. Installé en tant que magnétiseur et rebouteux à Saint-Mars-sur-Colmont, dans le Nord-Mayenne, depuis 2012, il n’a pas pu exercer depuis trois ans. Contaminé trois fois de suite par le virus, il a développé un Covid long, dont certains symptômes persistent encore aujourd’hui.
« J’ai cru crever »
« Ça a été violent », décrit-il. Contaminé pour la première fois en mars 2020, il est atteint de vertiges, de maux de tête et même d’un malaise cardiaque en plus des symptômes plus classiques comme la perte de l’odorat. « J’ai eu du mal à m’en remettre. »
Contaminé une deuxième fois un an après, en mars 2021, il remarque cette fois une grosseur au niveau de son cou. L’échographie, suggérée par son médecin, révèle des grappes de nodules et une hyperthyroïdie. Il développe aussi une maladie du foie.
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La troisième fois, encore un an plus tard, en mars 2022, « j’ai vraiment cru crever », souligne-t-il. Plus de 40° de fièvre, tremblements… « Mes chiens étaient affolés. Mon médecin a même cru à une thrombose des carotides. »
Mais les ennuis ne sont pas finis pour Frédéric Heynen, qui n’a alors pas pu rouvrir son cabinet depuis le premier confinement, deux ans avant. Troubles de l’équilibre, diabète, hypertension… Les problèmes de santé s’accumulent et persistent.
En parallèle, Frédéric Heynen s’engage dans un parcours du combattant administratif pour faire reconnaître son invalidité auprès de la Cipav, la caisse de retraite des professions libérales. « J’ai dû consulter cinq médecins experts. Tout est cloisonné, à chaque rendez-vous, il faut présenter un dossier de 300 pages. »
Il a également dû batailler pour faire prendre en charge l’emprunt pour sa maison par son assurance. Car sa profession ne lui permet pas de bénéficier des indemnités journalières de la Sécurité sociale en cas d’arrêt de travail. Frédéric Heynen est donc sans revenu depuis trois ans.
Les habitués de son cabinet on dû se passer de ses services. « Beaucoup m’ont appelé pour me demander des nouvelles. Certains sont désemparés, ils me font confiance depuis plus de 17 ans. » Frédéric Heynen peut de nouveau les recevoir, progressivement. Il va reprend quelques consultations en juin. « Je suis obligé de travailler. » Ses maux de tête, douleurs musculaires et articulaires persistent. « On se sent vachement abandonné. Les pouvoirs publics commencent tout juste à s’intéresser à la question. »
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