Le 11 juillet 2022 à Couptrain, un quinquagénaire s'en prend à un jeune homme dont la moto fait trop de bruit. Après l'avoir interpellé, l'employé communal (qui n'est plus en fonction aujourd'hui, NDLR) sort un couteau et le menace. Le motard essaye d'abord de le contenir par la parole et brandit son casque pour se défendre. Le prévenu se met alors à l'insulter : « Sale arabe, bougnoule, retourne dans ton pays. » Les voisins, témoins de la scène, confirment que l'homme est réputé pour ses vociférations et ses abus d'alcool.
« C'était pour lui faire peur »
L'agressé a entendu qu'il allait lui couper la gorge et dit avoir levé son casque pour se défendre. La propre compagne du mis en cause ne s'étonne pas de sa réaction et déclare aux enquêteurs : « Il est raciste, il s'est énervé dès qu'il a vu que c'était un arabe. »
Ce jeudi 8 juin au tribunal de Laval, le prévenu reconnaît l'ensemble des faits mais les minimise : « C'était pour lui faire peur, et puis il avait une moto qui n'était pas homologuée. » La présidente perd patience et intervient de manière autoritaire : « Vous n'aviez pas été menacé, vous avez sorti un couteau parce que vous êtes raciste. » Et d'ajouter : « Vous dites que vous aviez bu deux bières alors qu'un témoin vous connaissant bien pensait plutôt à une vingtaine de canettes... Ça va s'arrêter quand ? Ça va recommencer ? »
Le vent tourne encore plus du mauvais côté quand la magistrate rappelle la vingtaine de condamnations prononcées à l'encontre du prévenu pour des faits de violence, outrages, conduite alcoolisée et menaces.
La procureure commence son réquisitoire en complimentant la présidente pour la patience dont elle a fait preuve à l'égard du mis en cause pour lui faire prendre conscience de ses actes. La magistrate continue : « C'est de la faute de tout le monde sauf de la sienne. » Après avoir rappelé les 21 condamnations du prévenu, le parquet conclut : « C'est bien lui qui est alcoolisé, c'est bien lui qui sort le couteau, c'est bien lui qui insulte ! »
Bracelet électronique
Plaidoirie difficile pour la défense qui souligne que son client fait un travail sur son impulsivité et sur son addiction à l'alcool. Maître Petitjean incite le tribunal à prononcer une peine avec bracelet électronique pour permettre au père de famille de s'occuper de ses enfants.
Le mis en cause sera finalement condamné à 10 mois de prison ferme, peine exécutée à l'aide d'un bracelet électronique. Le désormais condamné devra suivre des soins, travailler, ne plus rentrer en contact avec la victime d'injures et effectuer un stage de citoyenneté. Enfin, il lui est interdit de porter une arme.
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