Un chantier d'envergure touche à sa fin. Depuis janvier, le centre-ville de Laval fait l'objet de fouilles archéologiques préalables au nouvel aménagement de la place du 11-Novembre. Dans trois semaines, les archéologues quitteront le cinquième et dernier secteur fouillé.
Des fosses avec des ossements d'animaux
À l'emplacement des futures halles gourmandes (dont les travaux débuteront en septembre), le trou est impressionnant. « C'est une excavation de 4,75 mètres de profondeur », indique Hugo Meunier, archéologue responsable du chantier. La découverte d'une quarantaine de fosses à usage artisanal a été qualifiée d'exceptionnelle par les archéologues. « Elles datent du XVIIe-XVIIIe, rappelle Hugo Meunier. On n'en connaît pas encore trop la fonction. »
Sous ces fosses, ont été retrouvés des creusements dans lesquels des animaux morts ont été inhumés au XVIe ou XVIIe siècle. « Ils n'ont pas été consommés, ils étaient peut-être malades. Nous avons retrouvé deux équidés. »
Les fouilles archéologiques menées à Laval touchent bientôt à leur fin. - Thomas Blond
Un grand bâtiment en pierre
Un peu plus loin, des aménagements de berge se distinguent, datés entre le XVe et le XVIIIe siècle. « On remarque des poteaux en bois qui servaient à retenir des cailloux. Il y a des bandes de galets, de sable... Le cours d'eau était très actif, avec un gros débit, quand on voit la taille de certains galets qui sont arrivés ici. Au XVIIe, il y a eu une époque assez froide, humide, avec de fortes crues. » Beaucoup de matériel organique est présent : graines, cuir, noyaux de cerises... « Tout ce que les gens jetaient s'échouait ici », ajoute l'archéologue. La nappe phréatique a été sensiblement pompée afin de pouvoir opérer des fouilles plus fines.
Dernière trouvaille : les fondations d'un grand bâtiment en pierre du XVe ou XVIe. « Il a probablement servi à une activité artisanale ou agricole. Pour l'instant, c'est difficile à lire. Il est possible que les fosses d'animaux y soient liées. »
Secteur 4
Dans le secteur 4, celui sous l'ancien jet d'eau, les archéologues ont dû attendre qu'une conduite d'eau soit mise hors service avant de pouvoir creuser le futur emplacement du local fontainerie. Ce dernier, initialement prévu à proximité de la tour du Diable, a dû être déplacé par sécurité, empêché par un arbre qui sera maintenu sur la place. Sur ce secteur 4, les archéologues ont mis au jour un mur d'enceinte du quartier Val de Mayenne, datant du XVe siècle. " La surprise, c'est que ce mur vient percuter un mur plus ancien, peut-être d'une habitation ", indique Hugo Meunier. De la céramique et du mobilier des XIIIe et XIVe siècles ont été trouvés.
Et après ?
Fin juillet ou début août, tout (ou presque) sera recouvert. « C'est le jeu, on est habitués », sourit Hugo Meunier. Débutera alors la phase des études en laboratoire, qui durera un an. « C'est stimulant et enrichissant. Nous allons dialoguer avec une quinzaine de spécialistes. » Puis une autre année sera nécessaire pour rédiger le rapport final qui contiendra toutes les données issues de cette fouille. Il sera transmis à la Drac (Direction régionale des affaires culturelles).
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