Pendant les violences urbaines qui ont secoué certains quartiers de Laval, le bar-tabac Le Cyrano a été cambriolé dans la nuit du jeudi 29 au vendredi 30 juin. Le gérant, présent pendant cette comparution immédiate au tribunal de Laval lundi 3 juillet, déclare avoir subi un préjudice de 20 000 euros.
Course-poursuite
Cette nuit-là, les policiers de la Bac (Brigade anticriminalité) sont appelés pour une tentative de cambriolage dans le quartier des Fourches. L'un des fonctionnaires voit un homme s'enfuir, lequel lâche un carton de cigarettes et finit par être interpellé après une course-poursuite au cours de laquelle le policier ne perdra jamais de vue le fugueur.
Le jeune homme de 23 ans est défendu par Maître Hilmy, qui demande aussitôt les dépositions de trois témoins en faveur de son client. Ces trois hommes font partie d'un groupe d'une dizaine de personnes venues soutenir le prévenu au tribunal. De l'autre côté, des policiers se sont installés dans la salle.
Deux des témoins affirment que le mis en cause jouait avec eux au poker dans une cave voisine au moment des faits, et que celui-ci n'est sorti que pour aller demander une cigarette à un voisin. Le troisième, voisin du bar, dit avoir vu cinq hommes cagoulés et gantés s'échapper du commerce. Le gérant du bar-tabac, lui, dit ne pas reconnaître l'individu sur les vidéos.
"Au mauvais endroit, au mauvais moment"
Le prévenu explique sa fuite par la peur des policiers, auxquels il a déclaré avoir vu trois hommes s'enfuir en criant : "Police !" Il répétera plusieurs fois : "J'étais juste au mauvais endroit au mauvais moment." Le président rappelle les six mentions figurant déjà sur son casier judiciaire pour vols ou consommation de cannabis.
La procureure incite le tribunal à faire un choix entre les déclarations des policiers de la Bac, "qui sont tout à fait formelles", et la version du jeune homme confortée par celles des témoins. La procureure fait part de son doute et pense que le prévenu se trouvait à l'arrière du bar, là où il n'y a pas de vidéo. Elle s'interroge aussi sur le blanc existant dans le timing du prévenu entre 2 h 10 et 3 h 05.
Maitre Hilmy demande la relaxe pour son client et le tribunal va aller en ce sens en retenant la version du prévenu plutôt que celles des policiers de la Bac. Le prévenu est relaxé sous les applaudissements de ses amis, qui repartiront en klaxonnant comme un soir de victoire.
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