Le mercredi 26 avril, à Évron, les gendarmes sont appelés sur les lieux d'une rixe. Un groupe de personnes est venu accompagner une femme qui comptait récupérer des biens dans la maison de sa mère. Les moyens employés sont violents et les individus commencent à dégrader l'habitation. C'est ainsi que les forces de l'ordre interviennent.
Le lieutenant blessé au bras
Pendant qu'ils discutent avec les plaignants, un individu apparaît, tenant un chien en laisse. Les requérants confirment que cette personne était présente lors de l'altercation. L'un des militaires va s'approcher de lui en lui demandant son identité. L'homme répond qu'il est déjà connu. Le chien est de plus en plus énervé et finit par mordre le lieutenant au bras, entraînant une ITT de 10 jours, avant de mordre aussi son maître à l'entrejambe.
Les gendarmes se retirent et l'homme au chien se retrouve devant la justice ce jeudi 6 juillet à Laval, pour violence sur un militaire de la Gendarmerie nationale suivie d'incapacité supérieure à 8 jours aggravée par une circonstance. À ce stade, en effet, le chien est considéré comme une arme.
Le prévenu a-t-il demandé au chien d'attaquer ?
Le gendarme déclarera avoir entendu l'homme dire à son chien : " Attaque !" Les autres témoins, y compris les autres militaires, n'ont rien entendu mais ils se trouvaient loin des faits. Certains décrivent malgré tout un maître excitant son chien en tirant sur la laisse puis relâchant soudainement l'étreinte quand le militaire s'approchait. L'homme ne reconnaît pas avoir eu ce comportement et ni avoir donné un tel ordre à son chien.
Le prévenu à la barre est âgé de 22 ans, de type maghrébin, et porte survêtement et chaînette au cou. Il est décrit comme désinvolte et nonchalant. La présidente du tribunal énumère ses précédentes condamnations pour des faits de vols, rébellion, offre de stupéfiants, etc. Il dit être venu dans la région " pour [se] mettre au vert".
"C'est un chiot"
Maître Robert demande d'emblée au mis en cause ce qu'il pense des gendarmes. Chargé de défendre les intérêts du militaire blessé, l'avocat s'étonne que le mis en cause n'ait pas été présenté devant la justice lors d'une comparution immédiate. Le plaideur rappelle que son client représente l'autorité publique, qu'il est assermenté et donc qu'il dit la vérité.
Le parquet met en avant le fait que "8 000 représentants des forces de l'ordre ont été blessés dans le cadre de leurs missions en un an".
Il revient à maître Gouedo de sortir ce jugement du contexte actuel. L'avocate va s'attarder sur le chien dont personne n'a vraiment parlé : " C'est un chiot, vacciné, qui est en cours d'apprentissage… c'est un joueur." Et d'enchaîner sur la parole du gendarme : " Le chiot n'a pas pu obéir à la parole puisqu'il n'est pas dressé." L'avocate demande la relaxe.
Prison ferme
Le tribunal condamne le jeune homme à six mois de prison ferme auxquels s'ajoutent six mois supplémentaires pour révocation d'un sursis précédent. Il devra présenter un dossier pour obtenir l'aménagement de cette peine. Il lui est interdit de détenir un chien pendant deux ans.
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