Mayenne. Fonderie : le projet de reprise abandonné

Le comité de pilotage remercie avec beaucoup d’émotion les partenaires, les conseils et les chefs d’entreprise qui se sont investis à ses côtés et qui ont cru dans l’avenir de la fonderie. » C'est en ces termes que se termine le communiqué des salariés, porteurs du projet de Scop pour reprendre la Fonderie mayennaise. Mercredi soir dernier, le refus de la préfecture d'autoriser l'exploitation du site a mis un terme à leurs démarches. « On laisse tomber, avoue Mélinda Deshayes, très déçue. Notre avocat nous a dit de ne pas nous acharner. »
Le refus d'autorisation d'exploiter signifiait en effet la nécessité de remettre toute l'entreprise aux normes avant tout redémarrage de l'activité, même si elle tournait comme cela depuis des années. Si ces dépenses étaient prévues par la Scop à moyen terme, elles sont impossibles à engager dans l'immédiat.
Cette décision laisse les porteurs du projet de Scop amers. Ils nous livrent leur sentiment : « En dépit de toutes les démonstrations effectuées et du soutien technique, commercial et industriel apporté par des partenaires extérieurs, la préfecture et les administrations seront restées sourdes. C’est donc un savoir-faire, des emplois et une activité industrielle qui disparaissent. Encore une fonderie française qui ferme ses portes », regrette encore le communiqué. Les salariés s’étaient entourés d’un cabinet comptable lavallois, « dont l’expertise professionnelle est reconnue ». Gaëtan Le Gall, Mélinda Deshayes, Zakaria Oudjit et Bruno Lejot l'assurent : « Les financements étaient trouvés, des partenaires industriels avaient intégré le projet. Construit sur trois ans, le projet s’articulait autour de trois axes : remise aux normes et amélioration des conditions de travail, puis modernisation des lignes de production et intégration de valeur ajoutée. Nous avions obtenu le soutien d’experts en fonderie qui validaient le sérieux du projet. »
Un projet que l'union régionale des scops de l’ouest (URSCOP) n'a pas vraiment soutenu, assurent-ils. « Rapidement, elle a exigé un audit technique et commercial (25 000 €) qui ne pouvait pas être financé. A partir de ce moment, l’accompagnement de l’union s’est arrêté, sans avoir vraiment commencé. Quelques conseils malavisés de leur part et leur complet désengagement nous ont entraînés de difficultés en difficultés. De surcroit, ils ont fait mauvaise presse auprès de la Région, de la préfecture et des  banques coopératives. Tous ont refusé de considérer le projet avec sérieux. »
110 salariés au moment de la liquidation, une cinquantaine envisagée dans le cadre de la Scop... Finalement, plus aucun salarié ne viendra faire tourner la fonderie.