Evron. Entre la famille Vadepied et le jardin aquatique, une histoire commune

Créé en 1979, sur une initiative du sénateur-maire Raoul Vadepied, le concept novateur du jardin aquatique d'Évron, par sa conception pédagogique et technique, avait été imaginé par son fils Alain Vadepied. Professeur d'EPS, alors directeur de la piscine de Maisons-Alfort, en 1970, il avait écrit des ouvrages sur de nouvelles pédagogies comme Laissez l'eau faire. Décédé subitement en 1976, il n'a pu mener à terme son projet, mais l'architecte mayennais avec qui il élaborait les plans a continué la construction de ce vaste espace de jeux aquatiques.

Les souvenirs d'Élodie et Chloé

Joël Balandraud, maire et président de la 3C, a laissé la parole aux filles d'Alain Vadepied, Élodie et Chloé, pour évoquer la genèse du projet. "Mon père Alain était très attaché à sa jeunesse à Évron. En 1950, à l'étang du Gué-de-Selle, avec son frère Guy et sa sœur Michèle, ils passaient la journée à se baigner dans une eau boueuse et avec des sangsues qui piquaient les pieds", retrace Chloé. Parmi les expériences cocasses de son père, elle raconte un épisode à la piscine de Maisons-Alfort. "Il avait fait venir des canards pour nager à côté des baigneurs. Des poissons rouges étaient lâchés dans l'eau du petit bassin pour faire oublier aux enfants la crainte de mettre la tête sous l'eau. Dépasser ses appréhensions par le plaisir ludique, c'était son projet. Dans les années 1970, il était interdit d'interdire."

Un appel aux éditeurs

Élodie a lancé un appel : "Les livres de mon père sont encore très demandés, notamment Laissez l'eau faire, mais ils sont épuisés, si un éditeur est intéressé, nous sommes propriétaires des droits d'auteur."

Sylvia Leclerc, présidente du club de natation, disparue prématurément, avait pour objectif d'offrir une cohabitation entre le sport et le loisir. Le second objectif était une rénovation thermique pour diminuer la facture énergétique. "À défaut de transformer la piscine en océan, le jardin aquatique est maintenant clos sur lui-même, étendant encore davantage le domaine de l'eau", termine Chloé.