"Pour l'instant je n'y pense pas vraiment. Je me laisse vivre". Acceptée en Classe Préparatoire aux Grandes Écoles du lycée Louis-le-Grand de Paris, Chloé Heuveline a longtemps hésité avant de prendre sa décision. "Au début je ne voulais pas vraiment aller là-bas. J'avais entendu dire que les prépas parisiennes, c'était tout pour les concours", explique la jeune femme, qui reconnaît que l'ambiance, le niveau et l'éloignement de cette école ont pu l'effrayer. C'est après une longue réflexion qu'elle finit par rendre sa réponse, rassurée par la possibilité d'intégrer l'internat, et surtout, conseillée par ses professeurs, certains, comme Alain Lebreton, professeur d'histoire-géographie, de sa capacité à se montrer rigoureuse dans son travail. Des professeurs également conscients de la fébrilité des jeunes Mayennais et Mayennaises, à tenter leurs chances dans les écoles parisiennes.
Une prépa Sciences po au lycée
Héloïse Rouillé a, elle aussi, dû faire un choix. Acceptée au concours de Sciences Po Rennes, elle a finalement décidé de rejoindre Sciences Po Paris, pour lequel elle a été acceptée sur dossier. Elle est motivée à l'idée d'intégrer une école d'exception dans la capitale. "Il y a quelques semaines, il y avait une intervention d'António Guterres, le Secrétaire Général des Nations unies, la semaine d'après, c'était Angela Merkel, ce sont des opportunités immenses. Et puis on est dans le septième arrondissement, c'est là qu'il y a tous les ministères. Il y a une vie culturelle très importante, et puis il y a le réseau". À venir donc, un bachelor en trois ans, parmi les plus exigeants et reconnus de France. Un succès immense pour cette élève "très intéressée par l'actualité politique et par l'environnement", qui a bénéficié de l'accompagnement de la "prépa Sciences Po" mise en place par le Lycée Lavoisier.
"S'affranchir des barrières"
En effet, depuis près de quinze ans maintenant, le Lycée Lavoisier, en partenariat avec huit Instituts d'Études Politiques de région, a développé sa propre classe préparatoire aux examens d'entrée de Sciences Po. Accessible aux premières comme aux terminales, cette préparation dispense des cours supplémentaires et accompagne les élèves dans l'approche des concours en s'adaptant à leur emploi du temps. Mais plus qu'un accompagnement scolaire, il s'agit surtout, pour Murielle Antoine, professeure de sciences économiques et sociales, de légitimer les prétentions des jeunes Mayennais, qui, à notes égales, »vont demander moins de prépa que dans d'autres départements« . Selon elle, de nombreux élèves du secondaire en Mayenne remettent en cause leur "droit à intégrer ces écoles et leurs capacités à les réussir". Avec cette prépa Sciences Po, l'objectif est d'informer les jeunes des différents parcours qui s'offrent à eux et de les motiver à tenter leur chance.
Toujours pour aider les élèves, l'association De La Mayenne aux Grandes Écoles se mobilise chaque année. Son action vise à accompagner les élèves mayennais et à les encourager à faire le pari des grandes écoles. Au-delà d'une bourse d'une valeur de 6 000 €, délivrée en deux ans, l'objectif est aussi et surtout, de leur offrir un réseau, le contact d'anciens étudiants de grandes écoles, qui peuvent témoigner de leur expérience et ainsi favoriser leur représentation dans les filières sélectives. Pour Murielle Antoine, l'essentiel est d'amener les étudiants à »s'affranchir des barrières, de leur permettre de se dire que c'est possible d'y arriver".
Chloé et Héloïse quant à elles, vont pouvoir profiter de vacances bien méritées, avant de rejoindre, en septembre, la capitale.
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