Christian Roger, ancien conseiller municipal d'opposition de Mayenne, a rédigé un courrier à l'attention des docteurs Luc Duquesnel et Tiphaine Heurtault, gérants associés du pôle de santé de Mayenne communauté. Resté sans médecin traitant depuis le départ du docteur Viguier, le Mayennais s'inquiète. « Dès 2024, il pourrait n'y avoir plus que 3, ou au mieux quatre médecins généralistes à Mayenne, équivalents temps plein, pour un potentiel de treize. Gorron, quatre fois moins d'habitants, à elle seule, a et aura toujours quatre médecins généralistes. Ces perspectives très sombres pour la santé des patients du territoire, la recherche de l'intérêt général, l'évolution défavorable de la démographie médicale n'imposeraient-elles pas, urgemment, de défendre toutes ces opportunités d'améliorer, enfin, l'accès aux soins et ainsi de pouvoir prendre en charge la population, comme vous le clamez ? » L'auteur de la lettre aimerait connaître les solutions prônées par Luc Duquesnel pour que « le dispositif annoncé comme le plus gros rassemblement de professionnels au niveau national » lors de son ouverture, « ne laisse plus des milliers d'habitants de Mayenne communauté, sans solution ? »
De nouveaux départs de médecins ?
Luc Duquesnel, directement visé par ces propos, se refuse à tout commentaire. Mais il indique avoir rencontré les élus du territoire pour leur faire savoir que « si les loyers et charges au sein du pôle santé de Mayenne n'étaient pas revus à la baisse, la question ne sera pas de savoir comment faire venir de nouveaux médecins, mais comment garder les médecins présents. Deux partent à Laval d'ici la fin de l'année. Nos loyers et charges sont les plus élevés du Département, jusqu'à cinq fois plus. » Interrogé sur cette rencontre, Jean-Pierre Le Scornet, maire-président de Mayenne communauté, n'a pas souhaité répondre pour le moment.
Épinglés par la Chambre régionale de la cour des comptes
La chambre régionale de la cour des comptes, lors de son dernier rapport concernant la gestion des finances de Mayenne communauté, avait évoquée la question du pôle santé selon ces termes : « les professionnels historiquement installés sur le territoire mayennais ont surtout profité d'un effet d'aubaine, limitant les investissements qu'ils auraient dû réaliser dans leur précédent cabinet. Il semblerait en outre que ces professionnels ne cessent depuis de négocier à la baisse les charges leur incombant. » Une attitude que la cour jugeait « susceptible de mettre en péril le projet alors que la collectivité est placée en position de simple spectateur, la société d'économie mixte Laval Mayenne Aménagement étant libre de contractualiser avec n'importe quel locataire sans conditions d'exercice. »
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