La directrice du parc naturel régional Normandie-Maine, Geneviève Santini, est intervenue lors du dernier conseil communautaire pour expliquer la dernière étape vers la reconnaissance Géoparc mondial Unesco du territoire.
En novembre 2019, le parc envoie sa candidature officielle, suivie du protocole défini par l'Unesco. En premier lieu, une analyse de l'intérêt géologique du territoire par des experts de l'Union internationale des sciences géologiques. En août 2021, le parc accueille la mission d'évaluation, qui aboutit à un ensemble de recommandations à mettre en œuvre dans un délai de deux ans. En juillet 2023, "riches des nombreuses actions réalisées depuis la visite des évaluatrices, nous avons donc formalisé notre rapport qui vient d'être adressé à l'Unesco via le Comité National des Géoparcs de France", explique la directrice qui poursuit : "Il sera étudié avant la fin d'année et nous aurons la décision finale sur notre demande de labellisation, en avril ou mai 2024."
Construire un territoire de résilience
L'intégration du parc et géoparc au sein de ce réseau mondial constituerait un atout important au regard des engagements de la nouvelle charte 2024 - 2039 dont l'axe stratégique est de construire un territoire de résilience. L'effondrement de la biodiversité et les conséquences du changement climatique sont nécessairement des problématiques à prendre en compte, du niveau local au mondial et inversement. Par ailleurs, les études démontrent qu'une distinction de l'Unesco améliore significativement l'attractivité et devient donc un soutien au développement local du territoire. En valorisant les richesses géologiques de son territoire, le géoparc souhaite améliorer la prise de conscience et la compréhension d'enjeux de société importants sur la planète.
Geneviève Santini complète son intervention avec des données climatiques locales à horizon 2070. Sur le territoire du parc qui couvre 164 communes de l'Orne, de la Manche, de la Mayenne et de la Sarthe, " on pense à une augmentation des températures comprise entre 1.7° et 2.15° et des précipitations inférieures de 4 à 9 jours par an, avec de longues périodes de sécheresse et des pluies diluviennes à d'autres moments de l'année."
En fonction de ces données climatiques, la nouvelle charte du parc veut construire un territoire plus coopératif, amplifier la reconnexion de la nature pour protéger et reconquérir la biodiversité et porter la sobriété comme un moteur de progrès et d'attractivité. Afin d'atteindre ces ambitions, le parc régional travaille actuellement sur 24 mesures concrètes et les actions qui en découlent dont "Ma commune en 2050 vue par la jeunesse", les plantations de haies bocagères, la revitalisation des centres bourgs.
Il y a urgence à agir ensemble
Cette présentation a fait réagir quelques élus communautaires. Pascaline Lefèvre, élue de Villaines-la-Juhel demande " des mesures plus coercitives vis-à-vis de l'arrachage des haies. L'arbre joue un rôle majeur pour le climat puisqu'il capture et stocke le carbone ". Au sujet des arbres, des élus expriment l'incompréhension d'habitants du territoire qui s'interrogent quant à la coupe d'arbres récente sur la corniche. La directrice précise "comprendre l'exaspération du monde agricole mais on ne peut pas comparer la restauration des landes et la question des haies dans le bocage."
Le maire de Villepail, Alain Blottière observe que "nous pouvons valoriser économiquement la haie à condition de développer les chaudières à bois déchiquetés".
Les élus du parc veulent organiser les états généraux du bocage afin que tous les acteurs qui interviennent sur le paysage, dont l'agriculture, "se mobilisent pour établir ensemble un plan d'action fort et efficace au service de la haie sur notre territoire", ajoute le président du parc, Laurent Marting.
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