Laval. Une Maison d'accueil pour femmes pour une prise en charge globale de la santé

Le projet sera expérimenté jusqu'en 2026, mais l'idée est bien de le poursuivre au-delà. L'association Enosia a ouvert, le 17 mai, une Maison d'accueil pour femmes (MAF) au centre Murat, à Laval. « Nous avons répondu à un appel à manifestation d'intérêt de l'ARS. Lieu ressource, la MAF est une porte d'entrée pour la prise en charge globale de la santé au sens large. Elle est ouverte aux femmes seules ou avec enfant », indique Violaine Nouzarede, responsable de la structure.

Se reposer, prendre une douche, savourer un café…

L'accueil de jour fonctionne du lundi au jeudi de 13h30 à 16h30 et le vendredi toute la journée, sans rendez-vous ni conditions. L'équipe d'intervenants est pluridisciplinaire : deux infirmières, deux intervenantes sociales, une infirmière puéricultrice, un médecin, une animatrice socioculturelle, et bientôt une sage-femme. Marie Connan, intervenante sociale, est également socio-esthéticienne : « Celle qui franchit notre porte peut se reposer, prendre un café, faire tourner une machine à laver, prendre une douche… On peut aussi l'aider sur le volet administratif, comme pour le renouvellement des droits à l'AME (Aide médicale de l'État). »

La MAF est un arrêt dans le temps pour les femmes qui, pour certaines, connaissent un parcours de rue ou migratoire. « Nous sommes vigilants concernant ce public », poursuit Marie Connan. Globalement, toutes sont des femmes éloignées du soin, qui vivent une grossesse ou ont un jeune bébé. « Il est nécessaire d'être majeure, ou mineure en cours de grossesse », précise-t-elle.

La Citad'elle bientôt voisine

Portée par Enosia, la MAF vit grâce à de nombreux partenaires qui peuvent y proposer des ateliers ou temps d'échanges, comme Femmes solidaires, le centre hospitalier… En septembre, la Citad'elle, qui accueille des femmes victimes de violences, s'installera juste à côté, ce qui entraînera des croisements entre les services.

Violaine Nouzarede précise que la MAF n'a pas vocation à remplacer les médecins : « Le but est d'abord d'écouter, puis de réorienter. Notre rôle est de faire progressivement aller les femmes vers l'extérieur, que leurs craintes soient levées. La consultation dans nos locaux n'est pas un automatisme, il doit d'abord y avoir une histoire de rencontre et d'appropriation du lieu. »

"Que les femmes se saisissent du lieu"

Actuellement, 35 femmes, de Laval mais pas que, sont suivies. « Certaines viennent de manière régulière et ont leurs habitudes », développe Marie Connan. Il est possible de se poser dans le coin cuisine-salon, ou d'aller profiter de l'Abri Bulle, un espace dédié au développement de l'enfant de 0 à 3 ans. « On peut guider les mamans dans le jeu, mais aussi repérer d'éventuelles problématiques chez l'enfant et en discuter avec elle », indique l'intervenante sociale. Un peu plus loin, une pièce regorge de dons de vêtements et de jeux. « L'idée est que les femmes gèrent elles-mêmes cet endroit. Un atelier couture pourrait voir le jour, tout comme un dressing de "prêts" pour se sentir habillée lors d'un entretien professionnel. »

En plus de l'accueil de jour, les matinées sont réservées à des activités thématiques : cuisine, parents-enfant, socio-esthétique en collectif… « On propose, on voit ce qui fonctionne, puis on espère qu'à terme, les femmes se saisiront du lieu et seront force de proposition », conclut Violaine Nouzarede.

Maison d'accueil pour femmes : 3, rue Oudinot à Laval. Contact : 06 58 45 20 12 (ou 23 49) ; maison.femmes@enosia.net