Deux semaines auparavant, le prévenu refusait d'être jugé en comparution immédiate. Il comparaissait devant le tribunal, mercredi 26 juillet, après une détention provisoire de quinze jours pour que les juges délibèrent des évènements survenus le 9 juillet devant l'établissement de nuit le Donjon à Laval.
Ce soir-là, les videurs de la boîte de nuit sont agressés à coups de mortiers d'artifice par trois individus aux visages masqués par un foulard et une capuche. Les agents de sécurité interpellent l'un des trois hommes. Les deux autres réussissent à s'enfuir. La neutralisation est musclée et le suspect en portera quelques traces lors de sa garde à vue.
Le vigile touché par le mortier
Au moment de l'altercation, l'un des vigiles est touché par le mortier. Sa cuisse est légèrement brûlée et son pantalon endommagé. L'un des videurs reconnaît le jeune homme qui est maintenu à terre jusqu'à l'arrivée des forces de l'ordre : "J'ai déjà vu cet individu, mais j'ai dû le renvoyer et lui interdire l'entrée car il pose des problèmes avec les filles." Le patron présent sur les lieux reconnaît l'usage de gaz, mais personne n'avoue avoir écrasé sa cigarette sur le doigt de l'homme qui s'en plaindra un peu plus.
Une autre version des faits
Le prévenu donne une version très différente lorsque la présidente l'interroge sur le déroulement des faits. Le jeune homme de 23 ans revenait d'un barbecue lorsqu'il passe devant le Donjon. Il voit alors des individus masqués lancer des feux d'artifice. Les vigiles maîtrisent le jeune homme alors " qu'il était juste au mauvais endroit au mauvais moment ". La magistrate ajoute que l'expertise du médecin écarte l'éventuelle brûlure de cigarette volontaire sur le doigt du mis en cause. " Pourquoi s'en prennent-ils à vous ? ", s'enquiert la Présidente. "Ils avaient une certaine haine contre moi… je suis une victime."
Le jeune mis en cause est déjà connu de la Justice pour ses quatre condamnations précédentes dont un an de prison pour violence sur conjoint. Le tribunal rappelle qu'il a déjà porté un bracelet électronique et qu'il n'a pas respecté le suivi psychologique imposé.
La procureure reprend les propos du prévenu : "Vous étiez au mauvais endroit au mauvais moment, mais avec un mortier ? Cagoulé ?"
Des discours discordants
L'avocat de la défense estime que les déclarations des videurs ne sont pas concordantes et cela l'incite à penser que le tribunal n'a pas assez d'éléments pour condamner le jeune homme. Le plaideur revient sur l'état physique dans lequel son client est arrivé en garde à vue et ne croit pas à la version de l'agent de sécurité qui a déclaré avoir vu le prévenu se cogner dans l'angle d'une fenêtre. "C'est la parole de l'un contre les autres", considère l'avocat avant de demander la relaxe.
Les magistrats du Siège ne vont pas en ce sens et prononcent une peine de 18 mois de prison dont six avec sursis. Ils demandent son maintien en détention, précisant que c'est à lui de trouver un éventuel aménagement avec le juge de l'application des peines. Le condamné ne devra plus paraître au Donjon, ni porter une arme. Il devra également trouver du travail.
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