En cette nuit du 25 juillet, les gendarmes de Mayenne sont appelés par une mère de famille qui dit avoir reçu deux coups de poing par son fils. La victime a un hématome sous l'œil. Elle conduit les fonctionnaires dans un local pour SDF où ils trouvent le garçon de 23 ans qui est aussitôt placé en garde à vue.
Deux versions différentes
Le prévenu ne reconnaît pas les faits et dit s'être levé vers 2 heures du matin pour se rendre chez sa mère afin de s'expliquer avec elle et de trouver un certain réconfort en sa compagnie. La maman travaille en effet dans un abattoir et se lève tous les jours à 3 h 30 du matin. Il dit constater que la voiture n'est plus là et que la maison est dans l'obscurité. Il s'assoit alors sur un banc avant d'errer dans la ville. Il rentre vers 4 h 30.
La version de la mère diffère. Elle a accueilli et nourri son fils depuis quatre mois mais il ne veut pas travailler et lui réclame de l'argent. Désormais, elle ne veut plus l'héberger car "il est très énervé et instable". Cette nuit-là il serait venu pour réclamer les clés de son appartement et devant son refus, il l'a frappée. La victime avait caché sa voiture par peur que son fils ne la dégrade.
Des relations difficiles
Les policiers connaissent les relations conflictuelles entre les deux car ils sont intervenus à plusieurs reprises pour les calmer, notamment le soir où le prévenu a détruit le volet de l'appartement afin d'y pénétrer.
Le jeune homme reproche à sa mère la jeunesse qui lui a été imposée. Les parents s'étant séparés, il sera placé dans différentes familles d'accueil. Retourné chez son père, il le voit mourir d'un cancer sans que sa maman ne lui fasse part de l'état de santé du papa. Il décrit sa mère comme "très speed et buvant du café toute la journée".
Dix mois de prison requis
La présidente insiste sur le caractère véhément du mis en cause : "Votre vie est ponctuée de coups de sang, comme le jour où vous vous êtes jeté sur les gendarmes." La magistrate ajoute que le jeune homme a déjà été condamné à six mois de prison avec sursis pour dégradations et violences à l'encontre de sa mère.
Le Parquet, après avoir rappelé que les gendarmes sont intervenus huit fois, réclame dix mois de prison dont quatre avec sursis. Le Siège suit les réquisitions en insistant sur le mandat de dépôt. Le prévenu devra donner au juge d'application des peines des gages de réinsertion pour voir sa peine aménagée. Il lui est, en outre, interdit de rentrer en contact avec sa mère ou de paraître au domicile de celle-ci.
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