Sur la RN 12 en direction de Mayenne, à l'orée de la forêt, le chemin en direction de la Grande Guérinière emmène vers la propriété des Paris, transmise de père en fils depuis quatre générations.
Après deux années de tuilage avec son père Michel, Thomas a repris en 2020 le flambeau d'éleveur de percherons. Une passion du cheval de trait qui remonte à l'arrière-grand-père Henri, qui s'est installé sur l'exploitation agricole comme étalonnier. "Dès 1921-1922, mon arrière-grand-père allait de ferme en ferme pour les saillies avec ses étalons, des chevaux de trait du Maine, une race locale. Quand mon grand-père, également Henri, a repris l'exploitation dans les années 50, le Trait du Maine commençait à fusionner avec le percheron, ce qui a conduit à son extinction."
Thomas et son père Michel Paris. - CDLM
Des poulains achetés dans toute la France
En 1984, Michel Paris développe en parallèle de la production de vaches laitières, l'élevage de percherons. En 2020, c'est au tour de Thomas de reprendre le flambeau familial.
"Notre activité est la sélection de percherons mâles. On achète des poulains vers l'âge de six mois, au sevrage, que l'on choisit dans toute la France. On essaie d'en voir un maximum, c'est-à-dire plusieurs centaines pour en choisir 15 à 20 par an. On les élève pendant deux ans, participe à des concours et on les vend en tant que reproducteurs. Le championnat de France, fin septembre au Haras du Pin, où l'on emmène tous nos poulains de deux ans et quelques chevaux de trois ans, nous permet d'être connues des éleveurs qui souhaitent acheter des étalons. Il y a même des éditions mondiales avec le plus grand rassemblement international de percherons. La prochaine sera d'ailleurs dans deux ans. Mon père a eu la chance de le gagner plusieurs fois."
Actuellement, l'élevage compte une trentaine de poulains mais "on peut avoir jusqu'à 40 à 45 chevaux. C'est beaucoup de travail, sachant que c'est une activité complémentaire à l'activité principale avec les 100 vaches laitières. D'un point de vue agronomique, associer chevaux et bovins permet d'optimiser les prairies."
Des acheteurs en Europe de l'Est
En juillet 2020, la famille Paris a accueilli le premier concours d'étalons percherons en partenariat avec le Syndicat départemental de percheron et la Société française des équidés au travail (SFET). "C'est une vitrine pour notre élevage mais aussi pour tous les éleveurs des départements voisins et de plus loin, qui sont de potentiels acheteurs de reproducteurs. Depuis deux ou trois ans, nous vendons beaucoup d'étalons pour la Roumanie, la Hongrie, la Tchéquie. Notre page Facebook est un vecteur de communication important pour les pays de l'Est. Nous avons également des acheteurs historiques en l'Allemagne. Un étalon vient de partir pour la Chine, c'est le premier depuis la période du covid."
Pour Thomas, les projets ne manquent pas, avec l'arrivée dans quelques mois de son frère Mathieu, dans l'entreprise : "Le travail avec les chevaux est physique, il faut être trois pour faire les pieds d'un percheron. Pour les concours, une quinzaine de bénévoles viennent nous aider à laver les chevaux et tresser les crinières et les queues." Quant à Michel, il prend plaisir à juger des concours aux quatre coins de la France.
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