27 janvier 2000. L'annonce d'une éventuelle installation d'un laboratoire d'enfouissement de déchets nucléaires dans le bassin d'Izé réveille la population. Marc Bourges, maire de 2014 à 2020, alors simple citoyen, se souvient : « On a entendu ça sur Radio Mayenne, un matin, bizarrement comme ça. On ne comprenait rien du tout. »
Une incompréhension totale
Un site dans le bassin d'Izé, sans aucune indication de localisation précise, fait l'objet d'une attention particulière pour son granit. Une mission dite Granite, sorte de commission du nucléaire, est d'ailleurs créée pour gérer la question.
Le lendemain de l'annonce, une réunion s'organise dans la salle polyvalente de la commune.
La campagne mayennaise se mobilise
Au-delà d'Izé, la campagne mayennaise se mobilise. « Des gens des communes aux alentours se sont unis à nous. 52 communes du coin se sont aussi fédérées contre le projet du laboratoire. Des associations se créent », se souvient l'ancien édile, aujourd'hui élu à la municipalité. Selon les coupures de presse de l'époque, une quarantaine d'associations sont mises en place. Marc Bourges entre dans l'une d'elles.« On faisait un travail de l'ombre, sur le terrain. On n'était pas structuré comme les autres associations pouvaient l'être. On faisait différentes actions pour lutter. »
La lutte se poursuit et la gronde s'amplifie. Le pic de la contestation survient en mars 2000. 5 000 personnes manifestent à Laval, et environ 3 000 autres à Bais. « Il y avait de la colère. Ça vous marque. Dans le cortège, il y avait une personne âgée de 85 ans avec sa canne. Elle voulait lutter aussi », raconte froidement Marc Bourges.
« Ils ne sont pas descendus de la voiture »
Les membres de la mission Granite, responsable du projet, se déplacent à Bais pour expliquer les détails de l'opération. « On les a bien reçus ! Ils ne sont jamais descendus du véhicule. Ils sont arrivés à 17h et on les a ramenés jusqu'à la frontière de la Sarthe vers 4h ou 5h du matin. »
Aujourd'hui, les habitants d'Izé pensent avoir échappé à la situation dans laquelle se trouve Bure. Un doute persiste encore pour Marc Bourges : « On ne sait pas pourquoi Izé a été choisie. Si c'était à refaire, on le referait. »
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