Biodiversité, gestion environnementale, protection des espèces menacées... En tant que naturalistes, Xavier Rebeyrat et Gaëlle Gendry baignaient dans ce domaine qu'ils chérissent. Pourtant, il leur manquait quelque chose. « Avoir notre propre espace à gérer, pour accueillir et protéger cette biodiversité. » C'est pourquoi il y a cinq ans, en 2018, ils ont décidé de changer de vie et s'installer en tant que maraîchers sur treize hectares de terres à Grazay. Une exploitation « déjà bio depuis 1995 », à laquelle ils ont ajouté une activité : celle de paysan-boulanger. « J'ai vu mon grand-père faire son propre pain dans son fournil », raconte Xavier. Perpétuer cette activité, « je trouvais ça chouette ». Une partie de leurs champs est donc dévolue au blé, qu'il faut récolter et moudre.
La journée commence à 4h30
Le boulanger du couple, c'est Xavier. Sa journée débute à 4h30 : il faut cela pour préparer la pâte nécessaire à la fournée du jour - il en fait deux par semaine. Pendant ce temps, Gaëlle s'affaire déjà à la récolte des légumes. Xavier l'y rejoint, mais il retournera à la boulangerie en début d'après-midi.
En cette saison, la tomate est leur produit phare. Celles-ci ont été semées en février, à partir de semences paysannes, une autre caractéristique du Champ des Possibles, le nom de l'exploitation de Gaëlle et Xavier.
Xavier est le boulanger du couple. Il fait deux fournées par jour grâce au blé produit sur l'exploitation. - Nicolas Campitelli
Ensuite, il faut arroser la pépinière, « au moins une fois le matin », puis, selon la météo, semer, repiquer, planter, pailler, désherber, palisser...
Alouette lulu, bouvreuil pivoine, tarier pâtre...
Pour leurs travaux, les maraîchers font appel à des méthodes les plus naturelles possibles : traction animale, engrais verts, couvert végétal. « Nous retardons même certains travaux pour permettre à certaines espèces de nicher. » Xavier et Gaëlle sont membres du réseau paysan de nature, une association qui s'engage à « favoriser la défense et la production de biodiversité sauvage en mettant les espaces et espèces sauvages au cœur des préoccupations ». Leur expérience de naturalistes leur permet de réaliser eux-mêmes l'inventaire des espèces présentes sur leur exploitation. « Des oiseaux menacés sont présents, comme l'alouette lulu, le bouvreuil pivoine, le tarier pâtre... » Les « trognes », ces arbres taillés caractéristiques des paysages paysans, constituent quant à eux des abris de choix pour les insectes xylophages.
Une question d'organisation
Concilier ces différents aspects de leur métier, sans compter la vente de leurs produits sur les marchés, les mercredis et vendredis, cela peut être « tendu », notamment à certaines périodes comme le mois de septembre. « C'est là qu'on a le plus de diversité dans les légumes. Il y a beaucoup de récoltes. Tout est une question d'organisation. » Le couple arrive même à profiter de ses week-ends et à prendre des congés. De quoi ne pas regretter sa nouvelle vie.
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