Les affaires d'outrage à l'égard de gendarmes ou policiers ne sont pas rares au tribunal de Laval. Mais ce vendredi 11 août, l'affaire jugée est d'une autre ampleur.
Trois gendarmes de la compagnie de Château-Gontier sont sur le banc des parties civiles. Face à eux, dans le box des prévenus, un homme de 29 ans, jugé en comparution immédiate pour violence en réunion.
"C'est le chaos général"
Dans la soirée du mercredi 9 août, l'homme domicilié à Marseille passe la soirée chez la famille de sa petite amie à Château-Gontier pour fêter un anniversaire. À 23h25, les gendarmes arrivent au pied de la résidence pour demander au groupe de baisser le son.
Comme le montre la vidéo de la caméra piéton de l'un des gendarmes, la situation s'envenime très vite. Sous le porche de l'immeuble, une jeune femme insulte copieusement les gendarmes dès leur arrivée. Ils sont violemment repoussé lorsqu'ils essaient de l'interpeller. Une autre femme et trois hommes en viennent aux mains. Deux gendarmes se retrouvent au sol, au milieu de la rue, où ils reçoivent des coups de pied et de poing. "C'est une scène brève, le chaos général", décrit le président du tribunal.
Les gendarmes quittent les lieux pour se rendre aux urgences. C'est une seconde équipe qui procédera à l'interpellation du prévenu ainsi que de quatre mineurs, deux hommes et deux femmes, qui seront jugés ultérieurement par le tribunal pour enfants.
"Le prévenu se cache derrière sa surdité"
À l'audience, le prévenu, atteint d'une surdité profonde, est assisté par une traductrice en langue des signes. "Je ne comprenais pas pourquoi les gendarmes venaient alors qu'on fêtait un anniversaire. J'étais perdu, personne ne m'expliquait", explique-t-il au tribunal. "Le prévenu se cache derrière sa surdité, alors qu'on voit qu'il est agressif sur la vidéo et qu'il n'a aucun respect pour les forces de l'ordre. C'est une frayeur terrible pour les trois gendarmes", estime l'avocate des parties civiles. "Même s'il n'entend pas, il prend part à l'action dès qu'elle est déclenchée", rappelle la procureure. Le prévenu reconnaitra être l'auteur de trois coups de poing. Il a été condamné à un an de prison avec mandat de dépôt et est interdit de séjour en Mayenne pendant trois ans.
"Habituellement sur ce genre d'intervention ça se passe bien, les gens baissent le son, réagit Francis Néel, capitaine de la compagnie de gendarmerie de Château-Gontier, à la sortie du tribunal. Nous sommes satisfait de l'action des gendarmes, qui ont réagi avec tact et bienveillance malgré la réaction en face."
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