"Ça fait du bien. C'était un bonheur d'avoir eu le feu vert de l'ARS." Après un mois, jour pour jour, la base de loisirs de la Haie-Traversaine a pu rouvrir ses eaux à la baignade. Celle-ci avait été interdite dans le lac de Haute Mayenne le 11 juillet, en raison d'une concentration trop élevée de cyanobactéries. "Ça a eu forcément un impact sur la fréquentation", estime Charlotte Beaujard, la gérante du site. Ce dernier n'a pas fermé ses portes. "Tout était ouvert : le snack, les pédalos et canoës-kayaks puisqu'il n'y a pas de contact direct avec l'eau. Il y avait des surveillants pour que les gens ne se baignent pas et ne s'arrosent pas. La couleur de l'eau faisait qu'ils comprenaient bien." Malgré la communication mise en place par l'équipe du site, les appels demandant des informations sur la "réouverture" se sont multipliés. "C'était pesant."
Chômage technique impossible
L'espoir est arrivé avec les pluies de fin juillet, puis, le 11 août, la bonne nouvelle est tombée. "On a dû attendre une journée de plus pour que le soleil soit de la partie, seuls les touristes anglais sont venus en profiter dès le vendredi. Ils profitent des espaces de loisirs même quand le temps est frais."
Durant ce mois, le personnel était présent, malgré la faible fréquentation. "Le 1er jour, on s'est mis à jour dans l'entretien des bâtiments. Mais ça ne pouvait pas durer. On n'imagine pas faire trente jours de ménage. C'est difficile d'entretenir la motivation de tous pendant un mois." Dans cette situation, le chômage technique n'est pas envisageable. "Les cyanobactéries sont un phénomène naturel qui peut revenir tous les ans."
Réfléchir aux années à venir
La prolifération des cyanobactéries, dangereuses au-dessus d'un certain seuil, est favorisée par certains facteurs liés à l'activité humaine : artificialisation des sols, rejet de phosphate et d'azote, réchauffement climatique… Pour Charlotte Beaujard, cette situation est aussi l'occasion de réfléchir aux années à venir. Comment répondre à la demande des vacanciers et du public en cas d'interdiction de la baignade ? "Ce n'est pas s'apitoyer sur son sort, c'est réfléchir à des activités adaptées au changement climatique et aux besoins du public qui recherche des activités nautiques. Ça pose plein de questions liées à l'environnement et sur les activités à venir qui en dépendent."
70 % de recettes perdues
En un mois, May'n loisirs a perdu 70 % de recettes. "La saison a été fortement impactée, mais c'est un bonheur de revoir les sourires sur les visages des enfants, des familles, et des touristes en général, en annonçant la réouverture de l'ensemble des activités. Le parc aquatique, c'est l'activité phare qui fait que les gens viennent à la base de loisirs. La base existe parce que le cœur de l'activité, c'est l'eau."
La base est encore ouverte tous les jours jusqu'au 31 août et les deux premiers week-ends de septembre, si les conditions sont réunies. De nouveaux prélèvements doivent être réalisés durant le mois. "Les normes européennes sont très basses, précise Charlotte Beaujard. C'est tolérance zéro. On peut comprendre, parce que c'est un enjeu de santé publique."
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