Pouvez-vous dans un premier temps rappeler le rôle de l'ADMR en Mayenne ?
Nous avons des associations locales chargées de délivrer une prestation sur un territoire et plus précisément sur différentes communes. À une époque, on pouvait avoir une association par commune. Aujourd'hui, nous avons 39 associations pour les communes, une association dite "famille" qui emploie spécifiquement des travailleuses familiales missionnées par la Caf. C'est une association davantage départementale. Nous avons aussi trois centres de santé infirmiers qui font du soin à domicile, ce qui nous fait un total de 43 associations, plus une fédération départementale. Les 43 délivrent une prestation de la naissance à la fin de vie : ménage, repassage, aide à la personne direct etc. 80 % de notre activité concerne la perte d'autonomie liée à l'âge. Mais malgré tout, nous avons une variété de services avec des petits travaux, du portage de repas, pour être au plus près de la population.
Une amélioration du tutorat en 2024
Combien de personnes sont employées par l'ADMR et quelle est l'évolution ?
En tout, nous employons 874 personnes sur le département et il devait y avoir 630 bénévoles en 2022. Ces chiffres sont en baisse sur les employés et les bénévoles. Pour ces derniers, ça ne bouge pas énormément. Un certain nombre de bénévoles ont arrêté leur bénévolat au moment du Covid, des gens ne sont pas revenus.
Pour les employés, c'est en baisse depuis trois ans, notamment en raison du Covid. C'était un moment particulier. Comme dans un peu tous les métiers du sanitaire, on a assisté à une grosse fuite, avec notamment chez nous une crise de vocation. Des personnes ont eu envie de reconversion et il y a eu un mouvement de personnel important. On est passé de 1 000 salariés à 800.
Les conditions de travail ou encore la faible rémunération ne sont-elles pas une des raisons de cette fuite ?
Quand on discute avec les gens qui quittent le métier, la rémunération n'est pas évoquée en premier. Des efforts ont été faits, notamment en 2021. Une modification de notre convention collective a permis d'augmenter les rémunérations de 10 %. Malheureusement, avec l'inflation, cette augmentation a été grignotée.
« Garder un ancrage de proximité »
Quel est par exemple le salaire d'un(e) aide à domicile ?
Ça dépend de ses qualifications et de son ancienneté. Quelqu'un qui débute dans le métier, qui n'a pas ni diplôme ni expérience, commencera au Smic. Nous proposons une formation initiale et un tutorat. Nous travaillons pour 2024 à une amélioration de ce dernier avec un accueil et un tutorat qui vont se systématiser. Il s'agit d'un accompagnement rapproché effectué par un salarié expérimenté. On pourrait espérer que les rémunérations s'améliorent encore plus. Malgré tout, il y a une réalité. En face, il y a des métiers dans la santé où les rémunérations sont faibles également. On ne peut pas espérer qu'une aide à domicile atteigne une rémunération d'infirmière. Il y a une réalité sociétale.
L'ADMR mutualisera-t-elle ses services dans les prochaines années ?
On a connu ces dernières années un certain nombre de fusions et de regroupements. On arrive en 2023 à une organisation qui va peu bouger. Ça n'est pas notre volonté. On veut garder notre ancrage de proximité.
Comment l'ADMR de la Mayenne entrevoit l'avenir ?
Notre questionnement, c'est comment allons-nous chercher des bénévoles sur notre territoire. Peut-être que nous avions à l'époque des bénévoles qui acceptaient d'être présents quotidiennement. Ce n'est plus aujourd'hui le profil du bénévole et de l'administrateur. C'est à nous d'aller les chercher et de proposer un bénévolat selon leur disponibilité. Il faut trouver cet équilibre.
Il y a aussi un vrai enjeu d'emploi en Mayenne. Il faut que nous trouvions des salariés pour faire face à la vieillesse. D'ici 2070, nous doublons le nombre de personnes de plus de 75 ans.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.