« La prise de commandement à Laval est un bon challenge car le bassin de vie lavallois évolue beaucoup. » En rejoignant la Mayenne, le capitaine Yvonnik Tacet découvre un tout nouveau territoire. À 50 ans, ce père de trois enfants a fait ses gammes à Toulouse et arrive de la Loire-Atlantique où il était en service depuis 2001. Là-bas, il a notamment assuré le commandement du Sdis de Carquefou pendant six ans avant d'obtenir, lors de son dernier poste, le portefeuille de chef de la sûreté du Sdis. « Ce poste à Laval est pour moi une opportunité de prendre un projet enrichissant, un nouveau commandement et d'évoluer professionnellement vers le grade de commandant, lance-t-il. Dans ma vision de prise de commandement, il y a deux choses : je souhaite faire en sorte que mes effectifs puissent avoir une bonne préparation opérationnelle, connaissent leur terrain d'intervention etc. Je suis aussi attaché au travail interservices et au lien avec les partenaires. Je souhaite vraiment que les pompiers de Laval puissent avoir ce lien fort, qui est historique, avec la population lavalloise. Il est important de le faire perdurer pour pouvoir faire connaître notre métier, nos évolutions professionnelles, accueillir de futurs volontaires. »
Des pompiers dispatchés
La caserne de Laval compte une centaine de sapeurs-pompiers, 55 sapeurs-pompiers professionnels et 45 pompiers volontaires. Dès septembre, le capitaine Tacet souhaite dispatcher son effectif sur l'agglomération lavalloise : « En réponse à la mise en œuvre du règlement opérationnel du Sdis, nous allons projeter des pompiers professionnels à la caserne de Changé. » Le but : intervenir le plus rapidement possible sur certains secteurs. « Par exemple, ça permettrait de répondre plus facilement à la contrainte des bouchons du pont de Pritz », précise le soldat du feu.
Plusieurs cordes à son arc
En plus « d'assurer le management et le commandement de l'unité de Laval Agglomération », le capitaine Tacet est aussi spécialisé dans les risques nucléaires, radiologiques, biologiques et chimiques et explosifs (NRBC). Le Normand, originaire de Caen, est aussi conseiller technique zonal. « Je copilote les équipes qui s'entraînent à la préparation opérationnelle des scénarios d'attentats, d'attentats chimiques etc. » Une troisième activité se cache aussi sous le casque du nouveau chef du centre de secours : celle de référent sûreté du Sdis 53 : « On met par exemple en place de la sensibilisation du personnel liée aux malveillances, aux menaces et aux agressions de sapeurs-pompiers qui suivent malheureusement l'évolution de la société. »
Les émeutes survenues à Laval début juillet ont été le premier dossier chaud du nouveau capitaine. « Mon round d'essai a été court, sourit-il. C'est quelque chose que j'avais l'habitude de côtoyer en région ligérienne mais ça a surpris tout le monde à Laval. L'ensemble de mon effectif a répondu présent pour protéger la population, pour intervenir le plus rapidement possible au prix de beaucoup de fatigue et d'engagement pendant dix jours. »
Les pompiers lavallois ont aussi été confrontés à certaines intimidations. « Là encore, je suis le premier choqué qu'on puisse s'en prendre aux sapeurs-pompiers. Ils sont là pour sauver leur prochain, porter secours aux victimes. Ici, sur Laval comme ailleurs, on n'est pas habitué à se faire caillasser, intimider ou agresser lorsqu'on va intervenir. »
Alors, avec ses hommes, il doit lutter face à cela : « On est obligé de mettre en place des mécanicismes pour pouvoir continuer nos missions. Cela passe essentiellement par de la formation. Il faut aussi faire comprendre à la population que quel que soit le profil ou l'âge, attaquer un sapeur-pompier, c'est quelque chose qui n'est pas envisageable. »
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