La commune d'Oisseau a, malgré elle, occupé une place importante dans le dispositif de l'occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale. Jean-Pierre Garreau, passionné par l'histoire de la commune, partage régulièrement le fruit de ses découvertes. Il a notamment collecté photos et témoignages d'habitants aujourd'hui disparus sur cet épisode.
Que s'est-il passé à Oisseau durant l'Occupation ?
Jean-Pierre Garreau : Les Allemands ont construit une base de défense pour repérer tout ce qui venait de l'Angleterre au lieu-dit Marêtre. Des radars, faisant partie du Mur de l'Atlantique, comme il en existe par exemple à Douves-la-Délivrande, dans le Calvados. À Oisseau, il ne reste que les plots en béton.
Jean-Pierre Garreau et le socle du radar. - Martine Rebours
En quoi consistaient ces installations ?
J.-P. G. : Plusieurs centaines d'Allemands ont vécu là, dans des baraquements en bois construits dans les champs. Un aérodrome avait été aménagé pour permettre aux avions de reconnaissance d'atterrir. La piste d'atterrissage mesurait 300 m. Il y avait un blockhaus à l'entrée et des galeries partout dans le camp. Des témoins se sont souvenus avoir vu des Allemands sortir de terre. Tout a été rebouché.
Il y avait trois radars distants de 400 à 500 m. La base de chaque radar était constituée d'un socle de béton hexagonal de 30 m³. Elle était surmontée d'une plaque tournante permettant une rotation à 360°. Deux bras supportaient l'antenne et permettaient de l'orienter. Une parabole garnie de tôle d'aluminium conférait à l'antenne un diamètre de 7,50 m. L'ensemble des parties mobiles pesait 12 tonnes. D'une portée de 60 km, ils pouvaient détecter la cible à 15 m près. Le camp a été attaqué plusieurs fois par l'aviation alliée, un fait corroboré par les habitants d'alors. Des douilles ont été retrouvées dans les champs.
La population était-elle au courant ?
J.-P. G. : Des gens d'Oisseau ont travaillé à l'aménagement du camp, malgré eux. C'était le service du travail obligatoire (STO). C'était une zone interdite, la route d'accès était interdite aux Français. Il fallait faire des détours par les lieux-dits. Les habitants étaient soigneusement tenus à l'écart. C'était un lieu qui devait rester secret.
Qu'est-il advenu de ce camp ?
J.-P. G. : En partant, les Allemands ont tout fait sauter. Il ne subsiste rien des bâtiments ni des radars, à part les socles en béton.
Là où se dressait autrefois une antenne radar allemande ne subsiste plus qu'un socle en béton. - Martine Rebours
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.