Fatiha Berrioua et son cousin Kamal se souviennent parfaitement de cette journée du samedi 9 septembre. « À 3h du matin, on reçoit les premiers appels pour nous dire qu'il se passe quelque chose au Maroc, raconte Fatiha, qui habite à Craon. Ma mère et mon frère Abdelhadi étaient en vacances à Taroudant, région d'origine de notre famille avec la mère de Kamal. »
S'ensuit une journée d'angoisse. « On n'arrivait pas à les joindre, il n'y avait pas de réseau, c'était la panique. » Fatiha arrive à avoir des nouvelles de son frère en début d'après-midi, puis de sa mère et de sa tante dans la soirée. « Leur village est en bas des montagnes, il a été moins touché par le séisme. Les maisons sont fissurées, parfois détruites mais les gens ont eu le temps de partir. En haut il y a eu beaucoup plus de morts... », confie Fatiha, émue.
« C'est le pays de nos parents »
Dès le dimanche, les deux cousins réfléchissent à la manière d'aider leur pays de cœur. « Même si on est nés en France, le Maroc c'est le pays de nos parents, on y passe toutes nos vacances. À chaque fois on y va avec un camion rempli. On a grandi dans cette culture de la solidarité. C'était une évidence d'aider », confie Kamal.
Le Lavallois commence par envoyer de l'argent à son cousin Abdelhadi « pour pallier le plus urgent, acheter de la nourriture notamment. Les habitants ne pouvaient pas attendre que l'aide de l'État soit débloquée. »
« On sait où vont les dons »
Mais avec Fatiha, ils veulent aller plus loin. « Dans les jours qui ont suivi le séisme, Abdelhadi s'est rendu dans des villages montagneux reculés. Lorsqu'il a vu l'étendue des dégâts et les besoins, on a décidé de créer l'association Solidarity Maroc pour collecter des dons pour ces villageois car l'aide internationale est beaucoup tournée vers Marrakech. »
Dès l'appel aux dons, les Mayennais ont répondu présents, « et pas uniquement la communauté marocaine », tiennent à souligner les deux cousins. « Cela fait chaud au cœur de voir que l'amitié franco-marocaine est là. »
Trois camions remplis de vêtements, de produits d'hygiène et de premiers soins, de béquilles, fauteuils roulants, tentes, duvets... etc. sont déjà partis via un transporteur angevin les 16, 17 et 23 septembre.
Un quatrième camion partira la semaine prochaine. « Nous n'avons plus besoin de vêtements pour le moment, précise Kamal. Plutôt de tentes, de cordages, de groupes électrogènes, de lampes torches, de projecteurs, de rallonges, de matériel médical et de produits d'hygiène. » Sur place, deux associations, Anasim qui gère la logistique et Wayne Humanity qui a créé un dispensaire, se font le relais de Solidarity Maroc pour acheminer les dons au bon endroit. « On sait précisément où vont les dons », assure Fatiha.
Une cagnotte en ligne a été ouverte pour payer le transporteur, les achats d'urgence sur place, ou encore louer un box à Laval pour entreposer les dons.
Départ pour le Maroc le 26 septembre
Abdelhadi étant revenu en Mayenne en début de semaine, Fatiha a décidé de prendre le relais sur place. L'infirmière est partie mardi 26 septembre avec un étudiant infirmier mayennais et une infirmière libérale d'Angers pour épauler les bénévoles au dispensaire de Wayne Humanity pendant une semaine. « Avec notre association, nous voulons aider les Marocains sur le long terme, souligne Fatiha. Nous réfléchissons à créer une unité médicale mobile pour aller de village en village, à proposer un soutien psychologique pour les sinistrés mais aussi aider à la scolarisation des enfants », énumère Fatiha.
« Ce n'est pas parce que les conséquences du séisme ne font plus la une de l'actualité, que c'est fini, insiste Kamal. L'hiver commence là-bas, avec la pluie il y a de forts risques d'éboulements. On en a pour plusieurs années et on espère que la solidarité va durer dans le temps. »
Collecte : au local de stockage à Laval sur rendez-vous ou à domicile. Contact : Fatiha au 06 67 76 22 25 ou Kamal au 06 50 61 03 65. Cagnotte en ligne : Solidarity Maroc sur Cotizup.
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