Le jeune ingénieur de 27 ans s'exprime avec réflexion et assurance face aux questions du tribunal de Laval, ce jeudi 5 octobre. Il est poursuivi pour agression sexuelle incestueuse sur un mineur de 15 ans. Le prévenu est issu d'une fratrie de quatre enfants dont il est l'aîné. La famille réside dans une commune du sud-est mayennais. C'est le professeur de la plus jeune de ses sœurs qui s'est aperçu de l'état de détresse psychologique dans laquelle se trouvait son élève.
"Il a essayé d'enlever mes vêtements"
La jeune fille dénonce rapidement les comportements inquiétants de son frère qui rôde dans sa chambre la nuit. Quand elle allume la lumière, elle le voit qui est là, somnambule ou pas, et il se masturbe. Une autre fois, "il s'est allongé sur moi et j'ai été obligée de donner un coup... il a essayé d'enlever mes vêtements", témoigne-t-elle.
La jeune fille est sujette à des troubles alimentaires et a tenté de se suicider. Les parents disent ne pas être au courant mais la sœur aînée va confirmer les dires de sa cadette. Elle a subi elle aussi les agressions de son frère.
Le prévenu reconnaît avoir eu ce comportement avec la plus âgée des deux sœurs mais nie toute agression avec la benjamine. Il explique ses dénonciations par le fait qu'elle voulait que l'on s'intéresse à elle. La présidente insiste : "C'est l'inceste qui pose problème."
"Est-ce-qu'il vous arrive de mentir ?"
Le procureur y va de ses questions directes : "Est-ce qu'il vous arrive de mentir ?" Il ajoute plus tard : "Vous êtes tombé amoureux de votre sœur, d'abord de manière platonique puis physique. Il y a un problème à résoudre. "
Maitre Prazeres-Cimenta décrit une jeune fille qui va mal, sous anxiolytiques, et qui a fait plusieurs tentatives de suicide.
Le parquet comprend que l'on se trouve dans une famille de taiseux où chacun reste sur son petit secret. Le magistrat pense que le prévenu se rassure avec ses aveux concernant la plus grande des sœurs, qui avait quasiment le même âge que lui et à qui il prodiguait une sorte d'éducation sexuelle.
L'avocate plaide la relaxe
Mais le grand frère ne peut trouver les mêmes arguments pour la plus jeune de ses sœurs et le procureur demande une peine de prison avec sursis pour le mis en cause. Maitre Chatton, prenant sa défense, imagine que la victime se trouvait en pleine crise existentielle et qu'elle a sans doute fait un transfert entre les évènements subis par son aînée et les siens. L'avocate plaide la relaxe.
Le tribunal prononce une peine de 7 mois de prison avec sursis probatoire de 24 mois. Les magistrats ajoutent des obligations de soin, de travail et d'indemniser la victime. Il est enfin notifié que le prévenu sera inscrit au Fijais.
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