Les premières centaines d'enveloppes ouvertes avaient comme un goût de 2002, dimanche soir à la salle Gambetta. De sorte que certains observateurs suspectaient la qualification de Marine Le Pen au second tour de l'élection présidentielle. Finalement, la vague bleu marine n'a pas renversé Nicolas Sarkozy sur son passage. Néanmoins, le bond en avant des votes Front National à Mayenne reste l'un des principaux faits marquants de ce scrutin, y compris au niveau local. Malgré un nombre inférieur de votants entre les élections de 2007 et 2012, le bulletin Le Pen a bondi de 86,31 %. « Je suis assez surpris du pourcentage réalisé par Marine Le Pen, reconnaît le maire Michel Angot. Mais c'est vrai que nous avons eu quelques échos en ce sens, notamment chez les jeunes, pendant la campagne. Il conviendra sans doute d'expliquer ce qu'est l'extrême droite. »
Sur les neuf bureaux de vote que compte la ville de Mayenne, seuls trois ont semblé moins sensibles aux thèses frontistes (centre-ville élargi : 2e, 3e et 6e bureaux). L'écart entre le candidat PS François Hollande et le président sortant Nicolas Sarkozy s'y resserrait alors plutôt, excepté pour le 3e bureau (centre-ville/Pommier), clairement plus ancré à gauche.
Le Front de gauche a aussi effectué une poussée certes moindre qu'au niveau national mais significative. Le PC et la LCR, réunis en 2007, culminaient à 487 voix à Mayenne. Jean-Luc Mélenchon et Philippe Poutou ont eux engrangé 64,48 % de suffrages supplémentaires, soit 801 votes. Et ce, toujours dans un contexte de nombre de votants moins important.
Cela n'a pas empêché François Hollande (2 632 voix) de recueillir plus de suffrages que ne l'avait fait son ancienne épouse Ségolène Royal (2 477 voix) il y a cinq ans. Avec 34,61 %, le représentant du parti socialiste réalise son meilleur score dans le département. Pas une surprise. La ville demeure une terre de gauche. Les résultats nationaux convenaient donc parfaitement aux représentants locaux qui voient le deuxième tour se profiler sous de bons auspices. « J'aime mieux avoir trois points d'avance que trois points de retard (ndlr : en fait un peu moins, les chiffres officiels du ministère ne séparent François Hollande que de 1,5 point de Nicolas Sarkozy), lançait Michel Angot. Et ce qui peut encore peut-être arranger la gauche, c'est le taux de participation dont je suis content. La droite ne pourra pas trop avoir recours aux abstentionnistes. »
Cécile Le Franc
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