Fanny Cheron est arrivée dans son logement communal à Landivy en 2015, à la naissance du dernier de ses cinq enfants. "J'ai rapidement rencontré un souci de chaudière. Le plombier nous a expliqué comment la réamorcer. Elle a finalement été changée par la mairie il y a deux ans pour une pompe à chaleur."
En 2019, une autre mauvaise surprise attend la mère de famille. "On a découvert qu'une canalisation était cassée dans la maison, d'où le problème de chaudière. Les agents communaux sont intervenus. Une dalle en béton fermait le vide sanitaire. Un grillage a été installé pour évacuer l'humidité. Mais depuis rien n'a changé." Les murs restent humides. Des taches apparaissent sur les cloisons. "J'ai arrêté de repeindre les murs car elles réapparaissent toujours. Mes enfants ont honte d'inviter des amis à la maison et moi je n'invite que des amis très proches…"
Fanny a donc recontacté la mairie, son bailleur. "Une baie vitrée a été changée dans la salle à manger en janvier 2023. Avant, je devais calfeutrer en hiver. La porte d'entrée devrait aussi être remplacée. Mais le logement est malsain."
"J'ai du mal à respirer"
La locataire rencontre des problèmes de santé. "Mon médecin ne sait pas expliquer pourquoi j'ai du mal à respirer. Je m'étouffe en dormant. L'allergologue suspecte que la cause soit les moisissures dans la maison." Un des fils de Fanny est sous Ventoline et ses filles ont des poussées de fièvre et une toux inexpliquée. "Nos matelas sont pourris."
Les murs restent humides. - Anne-Laure Retailleau
Depuis, Fanny Cheron multiplie les démarches auprès de différents interlocuteurs, notamment l'Agence départementale d'information sur le logement et l'agence régionale de santé. Elle a également fait intervenir une entreprise de terrassement pour chercher des causes à l'humidité de la maison. Son verdict ? "Il estime qu'un drainage est nécessaire en raison de la pente du terrain."
Sollicitée à nouveau par sa locataire, la mairie conteste l'état d'"insalubrité" décrit par Fanny Chéron. "Nous louons une trentaine de logements, ce n'est pas le genre de la maison", assure Marcel Ronceray, le maire. Cet été, son adjoint a visité le logement. Le maire pointe du doigt la "surpopulation du logement", dans lequel cohabitaient, au moment de cette visite, six personnes et sept chiens. "Nous avions reconnu qu'il y avait de l'humidité dans la grande pièce et changé la baie vitrée. Je ne suis pas sûr qu'elle soit suffisamment ouverte. Une pompe à chaleur a été installée." Quant aux travaux de peinture réalisés par la locataire, le maire les décrit comme "du bricolage". "Le nettoyage de la VMC est à la charge du locataire. Depuis combien n'a-t-il pas été réalisé ?"
"Qu'attend-elle pour chercher un autre logement ?"
Selon Marcel Ronceray, "ce dossier est classé. Je ne sais pas ce qu'elle attend de plus de la part de la mairie. Qu'attend-elle pour entamer des démarches pour trouver un autre logement ?"
Fanny Cheron aimerait déménager. "Je recherche une maison à la campagne avec un grand jardin et sans voisinage. Nous sommes six et j'ai pour projet de devenir éleveuse de chiens." La jeune femme réalise déjà des portées en tant que particulier. "J'ai suivi une formation à distance pour être éleveuse mais je n'ai pas le cadre nécessaire pour monter un élevage. C'est pourquoi je recherche un logement à la campagne, dans un périmètre de 100 km".
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