La jeune femme convoquée par la justice ce jeudi 12 octobre, au tribunal de Laval, apparaît dans huit délits de vols ou tentatives de vols perpétrés en partie en Mayenne pendant la fin de l'année 2021. La prévenue est aussi soupçonnée de participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un délit. Un autre prévenu aurait dû être jugé pour les mêmes faits mais ne s'est pas présenté.
"Je ne suis pas au courant"
Les deux jeunes prévenus sont issus de la communauté des gens du voyage. Les cambriolages portaient essentiellement sur des bijoux et des vêtements. Ils étaient commis en réunion par deux femmes, avec effraction, dans des locaux d'habitation. Des vidéos, des témoignages et l'identification d'un véhicule ont fini par conduire les enquêteurs vers cette jeune femme de 31 ans, déjà connue de la justice notamment pour des faits d'escroquerie.
Toutefois, celle-ci nie l'ensemble des faits et quand elle ne trouve pas de parade, elle élude la question du tribunal : "Je ne suis pas au courant… je ne peux pas l'expliquer. "
Concernant son éventuelle participation à une association de malfaiteurs, on lui reproche d'avoir mis un local et une voiture à disposition mais, surtout, le tribunal s'interroge sur les faux papiers retrouvés sur lesquels figurait sa photo.
L'homme a été interpellé à Chartres en flagrant délit. La femme, elle, est confondue par une trace de semelle retrouvée sur les lieux d'un des forfaits et qui correspond à une chaussure saisie lors de la perquisition effectuée à son domicile.
"Cela fait beaucoup de hasards !"
La présidente semble perdre patience devant les dénégations de la mise en cause : " Vous n'êtes pas concernée par les vols… Ce ne sont que des hasards, mais cela fait beaucoup de hasards !"
La prévenue semble protéger une connaissance et son avocat vient à sa rescousse en lui demandant d'aller plus loin dans ses propos. Rien ne venant, il lui demande : "Il se passe quoi en garde à vue, si l'on parle de la famille ? " Et de répondre : "Cela peut aller très loin. "
La procureure revient sur les préjudices subis par les victimes, comme ce petit garçon de 13 ans qui a peur de rentrer chez lui depuis ces vols. La magistrate envisage un moment la présence " d'un double maléfique " mais revient à la réalité en qualifiant la mauvaise foi de madame d'"insupportable". Elle demande au tribunal de prononcer une peine de 18 mois de prison dont 12 ferme.
Maître Barreau, chargé de défendre le complice absent, ironise sur une réunion sans co-auteur, une association de malfaiteurs sans associés et demande la relaxe pour son client.
La relaxe plaidée
Maitre Gas, du barreau de Paris, revient sur chaque cambriolage. Il n'y trouve aucun élément crédible et relève de nombreuses contradictions dans l'instruction du dossier. Il explique que la photo de sa cliente retrouvée sur les faux papiers est la conséquence des mauvaises relations que celle-ci aurait eue quelques années auparavant. On lui a certainement dérobé une photo qui sera exploitée plus tard. Il ne peut, lui aussi, que plaider la relaxe.
Si la prévenue est relaxée pour le délit d'associations de malfaiteurs ainsi que pour certains cambriolages, elle est déclarée coupable pour le surplus. En conséquence, elle devra purger une peine de 15 mois de prison dont 12 sous bracelet électronique et trois avec sursis. Le tribunal ajoute une interdiction de paraître en Mayenne, une obligation de travailler et d'indemniser les victimes.
L'homme, absent de la juridiction pendant ce procès, est lui aussi relaxé pour les faits d'association de malfaiteur mais condamné pour le surplus, c'est-à-dire sa participation à l'un des cambriolages. La peine est de mois de prison avec sursis.
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