Audace 53 est une association citoyenne de défense des intérêts des usagers des services de santé publique du Nord Mayenne. Elle a été créée, il y a sept ans, pour défendre l'existence du centre hospitalier de Mayenne. Depuis, elle s'intéresse à tous les sujets en relation avec la santé publique et lutte pour un accès égal aux soins.
Aujourd'hui, l'association alerte sur plusieurs points.
Les urgences
Entre les urgences de Château-Gontier-sur-Mayenne, celles de Mayenne et celles de Laval, Pascal Grandet, président d'Audace 53 parle « d'un contexte qui se dégrade ». Il déplore une diminution de la capacité d'accueil des urgences.
Pour la première fois de son histoire, les urgences de Château-Gontier-sur-Mayenne ont été fermées dans la nuit du dimanche 8 au lundi 9 octobre en raison d'une pénurie de médecins, toujours accessibles via le 15. Une situation qui pose problème à l'association. « Parfois deux urgences sur trois sont fermées de nuit sur le département, ce n'est pas possible », poursuit le président.
Un avis partagé par le secrétaire de l'association, Jean-Yves Grousset : « Les moyens s'adaptent aux besoins, là où les besoins devraient s'adapter aux maigres moyens. »
« Les gens ne peuvent pas se soigner »
L'accès aux soins
« La réalité est que les gens ne peuvent pas être soignés en Nord Mayenne », déclare Dominique Pichon, membre du bureau. L'association déplore une baisse constante des médecins, « sans oublier que ceux qui sont encore en poste sont, pour la plupart, proches de la retraite ». Pour rappel, un médecin a quitté le pôle santé de Mayenne, le 2 octobre. Il est le septième depuis juillet 2022.
Pascal Grandet doit faire 22 km pour aller voir son médecin généraliste, « mais tout le monde ne peut pas se permettre d'en faire autant. Comment font les personnes âgées qui ne sont pas véhiculées ? On ne peut pas leur demander de faire autant de route juste pour se faire soigner ».
Jean-Yves Grousset poursuit : « Je pense que les gens ne se rendent pas compte de la situation d'urgence dans laquelle on est. Ils ne se posent pas ce genre de question lorsqu'ils ne sont pas malades mais le refrain est différent quand il faut trouver un médecin... »
Les conditions de travail des soignants
« Les conditions de travail des soignants sont dégradées », tonne Pascal Grandet. Pour l'Audace 53, « on fait face à une fuite des soignants ». De moins en moins nombreux, « ils ne sont plus capables d'exercer leur travail dans de bonnes conditions psychologiques ».
Une grève nationale a d'ailleurs été sonnée, vendredi 13 octobre. « On comprend leurs difficultés quand ils ont entre trente et quarante consultations par jour. Ce n'est pas possible. Ils pensent qu'on les oublie. »
Le nombre de soignants
Pour Audace 53, la solution au problème est « simple » : « Il faut recruter plus de soignants. » Pour cela, « on voudrait doubler le nombre d'étudiants ». Pascal Grandet explique : « Ce serait une réforme de fond, il faudrait une dizaine d'années pour en voir le résultat. Ça commence par les études en médecine, il faut permettre à plus de jeunes de passer en deuxième année. Il faudrait donc également plus de centres hospitaliers universitaires pour bien les former. »
Le président de l'association poursuit : « On est prêt à attendre, à prendre notre mal en patience, pendant une dizaine d'années si on nous assure des résultats derrière. On ne demande pas à ce que tout s'arrange en un an, mais que la situation s'améliore à l'avenir. »
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