L'intersyndicale CGT-Force ouvrière, FSU et Solidaires, ainsi que de multiples partis et associations (ATD Quart-Monde, France Palestine Solidarité-53, Union juive française pour la paix, Parti communiste français, La France insoumise…) avaient appelé à des "rassemblements pour la paix entre Israéliens et Palestiniens", mardi 24 octobre, place Jean-Moulin à Laval. Mais samedi 21 octobre, la préfecture de la Mayenne a émis un arrêté interdisant la tenue de ces rassemblements.
"Soutien de la cause palestinienne"
Dans cet arrêté, il est indiqué que les positions publiques des organisateurs "sont sans ambiguïté quant à leur soutien exclusif de la cause palestinienne". De plus, ces rassemblements "pourraient être l'occasion d'une confrontation entre partisans des deux causes" et "présentent un risque sérieux que soient commises des infractions pénales telles que des faits d'apologie du terrorisme, de provocation à des actes de terrorisme ou encore d'incitation à la haine ou à la discrimination en raison de l'appartenance à une Nation ou à une religion".
"De qui se moque-t-on ?"
Ces annulations n'ont pas manqué de faire réagir les organisateurs, qui ont déposé des recours en référé au tribunal administratif dès lundi, et saisi la défenseure des droits. "Cette décision, si elle était maintenue, marquerait un précédent inacceptable dans notre département, regrette Sébastien Lardeux, secrétaire général Force ouvrière 53. Avec cette interdiction, tragiquement historique, Madame la préfète se fait le relais d'une dérive autoritaire et liberticide de ce gouvernement, qui remet ainsi en cause les libertés les plus fondamentales. […] La préfète, dans son arrêté, considère que ce rassemblement pour la paix causerait de graves troubles à l'ordre public. De qui se moque-t-on ? Jamais, et quelles que soient les circonstances, en Mayenne nous n'avons connu de débordements lors de manifestations. Dans quel pays, un rassemblement appelant à la Paix pourrait-il être interdit ?" Sébastien Lardeux dénonce "une décision inique, arbitraire, hors-sol et surtout anti-démocratique".
"De la mauvaise foi"
Les signataires de l'appel à la paix entre Israéliens et Palestiniens, incluant des partis politiques et des associations, considère l'arrêté d'interdiction comme "une récidive illégale" : "La liberté de manifester est un droit fondamental. […] Nous ne doutons pas que cet arrêté d'interdiction sera débouté comme les autres dans les prochaines heures par le tribunal de Nantes, à la suite du recours que nous avons déposé. Mais au-delà, les prétextes motivant l'interdiction émise par Madame la préfète relèvent d'une telle mauvaise foi qu'ils en deviennent grotesques."
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