En ce jeudi 26 octobre, la salle d'audience du tribunal correctionnel de Laval est fermée au public pour un procès à huis clos. À l'extérieur, dans la salle des pas perdus bien nommée, un homme marche en long et en large, se parlant à lui-même. Il semble en proie à un difficile conflit intérieur. Lorsque les portes s'ouvrent à nouveau, c'est lui qui est appelé à la barre.
Mails, carte postale, fleurs...
Le prévenu est un petit homme aux cheveux gris, à l'allure tourmentée et à la parole intarissable. Il est âgé de 64 ans et est titulaire d'une maîtrise en psychopathologie.
C'est l'amour qu'il porte à celle qui fut sa compagne qui le conduit devant la justice. En 2005, il a vécu quelques mois avec une femme qui l'a quitté. C'est une rupture qu'il n'a jamais acceptée car il est persuadé qu'elle est toujours amoureuse. Alors il la bombarde de mails, lui envoie une carte postale, fait livrer des fleurs à la mère de son ex-compagne pour qu'elle lui transmette.
La femme change d'adresse, mais il finit par la retrouver et reste en faction devant son domicile.
"Elle ne veut plus entendre parler de vous !"
Aujourd'hui, le sexagénaire doit répondre des faits de harcèlement entraînant la dégradation des conditions de vie et l'altération de la santé de sa compagne.
La présidente du tribunal essaye de lui faire comprendre qu'il est allé trop loin : "Elle ne veut plus entendre parler de vous !"
La procureure, s'adressant au Siège, confirme que "cette affaire a tout à faire devant votre tribunal", car la victime est extrêmement inquiète. La magistrate réclame deux mois de prison avec sursis.
Le sexagénaire ayant droit à la parole en dernier, la présidente a bien du mal à interrompre sa longue diatribe à l'encontre de la version du parquet. Le tribunal est moins sévère et prononce une interdiction de rentrer en contact avec son ancienne compagne ainsi qu'une interdiction de paraître à son domicile.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.