D'un extrême à l'autre. Le monde agricole est décidément plein de surprises. Après une année 2022 « catastrophique » pour le maïs, les Masserot, basés sur le site de 78 hectares La Blottière à Mayenne, ont connu une saison faste cet été.
« Nous avons eu une bonne année de récolte avec du beau maïs, se satisfait Patricia. C'est du maïs de qualité, avec du grain. On a eu de l'eau aux bons moments, c'est-à-dire juste après la Madeleine et après la floraison en juillet. »
Une teneur en grains doublée
L'an dernier, Bertrand dit avoir récolté dix tonnes de matières sèches par hectare, avec « une teneur en grains faible, d'environ 25 % ». Cette année, « on a eu une abondance au niveau du rendement, avec environ quinze tonnes par hectare et un taux de grains de près de 50 % ».
Grâce à ces résultats, l'exploitation achetée par les parents de Bertrand en 1968 devrait pouvoir respecter son quota de production laitière : 406 000 litres. Pour cela, les quinze vaches doivent être richement nourries. « Elles ont besoin d'un gros volume de maïs ensilé (fermenté) pour s'encombrer les panses. Après, il faut des rations équilibrées avec de l'amidon et de la matière azotée comme le soja », expose l'agriculteur de 54 ans.
Des stocks déjà entamés
Tout comme leurs vaches, les 21 taurillons (jeunes taureaux) des Masserot destinés aux abattoirs, à la consommation, nécessitent aussi une alimentation conséquente. « On a quand même été obligés de manger dans les stocks de cette année directement à cause des mauvaises récoltes de 2022, raconte Bertrand. Normalement on laisse fermenter les nouveaux silos. »
Si la saison du maïs a été bonne, celle du blé ne s'annonce pas sous d'aussi bons auspices pour l'instant. Alors qu'on est dans la période idéale pour le semage, entre mi-octobre et mi-novembre, les intempéries s'enchaînent. « C'est compliqué d'aller dans les champs actuellement. C'est trop mouillé », regrette Patricia.
Gare à la tempête Ciaran
L'agricultrice de 52 ans s'épanche : « Les terrains ont déjà été travaillés en prévision du blé. On déchaume toujours un peu avant. Maintenant, on va attendre qu'il fasse beau. Il faudrait qu'on ait quinze jours de météo sèche pour retourner dans les champs. » Et si les pluies continuent de battre les sols autant, les Masserot pourraient attendre mi-décembre pour semer les blés. Mais ils seront de moins bonne qualité.
Le couple doit aussi composer avec la tempête Ciaran dont les bourrasques pourraient atteindre 150 km/h et qui se dessine ce mercredi soir 1er novembre. « Il faut ranger tout ce qui pourrait s'envoler et causer des dégâts, anticipe le couple. On doit aussi fermer toutes portes pour empêcher tout courant d'air. »
Le bétail est aussi sur ses gardes. « Les animaux savent ce qui leur arrive. Ils se protègent d'eux-mêmes près des haies où ils sont coupés du vent. Et nous sommes forcément attentifs s'il y a des nouveau-nés. »
Et Bertrand espère ne pas revivre l'épisode de décembre 1999, année à laquelle il avait repris l'affaire familiale. « J'avais réussi à faire du blé malgré tout mais dans des conditions épouvantables. Et un câble électrique était tombé sur un tracteur. »
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