L'émotion est palpable pour le deuxième procès à l'audience du tribunal correctionnel de Laval, ce jeudi 2 novembre. Sur le banc des parties civiles, un mari, un fils, et des parents. La femme qui les relie est décédée le jeudi 6 juillet 2020 à Laval.
Cette dernière travaille à la station Total Access située rue de Bretagne, aux côtés de son mari, qui en est le gérant. A 8h ce matin là, le salarié d'une entreprise de transport, d'origine biélorusse et alors âgé de 28 ans, vient livrer une armoire électrique car la station de lavage s'apprête à accueillir des panneaux photovoltaïques.
Des règles de sécurité non respectées
Mais la livraison intervient un jour plus tôt que prévu, et les règles de sécurité ne vont pas être respectées. La présidente du tribunal développe : "L'armoire fait 2,32 mètres de haut et pèse 380 kilos. Le livreur, deux jours plus tôt, avait eu besoin de l'aide de tiers pour décharger cette même armoire à Reims." Ce 6 juillet, seule la femme du gérant est présente. "Dans son audition, le livreur affirme avoir refusé son aide. Il savait aussi qu'il ne pouvait pas décharger seul cette armoire." Il prend pourtant cette dernière avec son transpalette dans le camion avant de la placer sur le hayon. La plateforme penche légèrement vers le sol. Sur l'armoire, une étiquette : "Risque de basculement". Et c'est ce qui se produit. L'armoire de 380 kilos bascule sur la femme, qui décèdera, selon l'hypothèse retenue, d'une hémorragie interne.
"Son absence est frustrante"
Au tribunal, le prévenu n'est pas présent. Il fait l'objet d'une citation à parquet (son lieu de résidence n'est pas connu, NDLR). Il ressort d'une expertise que la position du hayon et le périmètre de sécurité, de 5 mètres, n'ont pas été respectés. Les équipements ne sont pas non plus adaptés à la tâche à réaliser, et le livreur n'a pas été assisté comme cela aurait dû. "Il n'ignorait pas son imprudence au moment du déchargement", complète la présidente.
Maître Cesbron prend la parole pour les parties civiles : "Voici plus de trois ans que la famille attendait cette audience en espérant que l'auteur de ce drame soit condamné. Son absence est frustrante. Monsieur savait que cette femme se trouvait à côté. Le hayon penche vers le sol, cela ne pouvait que mal se finir. Nous demandons qu'il soit le seul et unique responsable." Et conclut : "Il est difficile de décrire la peine des proches."
La substitut du procureur demande une peine d'un an de prison avec sursis. Le tribunal le condamne finalement à une peine de 10 mois de prison avec sursis.
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