Bonchamp. Frédéric, le Bonchampois qui fait parti des ultras fous !

"Le sport est sans doute un des seuls lieux où nous pouvons vivre ce type d'émotions partagées." Emotion et partage, les maîtres mots de Frédéric Lelasseux lorsqu'il raconte sa Diagonale des Fous. Du mercredi 18 au dimanche 22 octobre, il a vécu une course hors normes : 165 km et 10 000 m de dénivelé positif, le climat particulier de l'île de La Réunion, des ingrédients qui font qu'un quart des concurrents n'arrive pas au bout...

Et lui l'a fait ! C'est d'ailleurs sa première satisfaction, "être allé au bout", lui qui dit n'être "jamais allé aussi loin dans la douleur ! Physiquement ou mentalement, c'était un enfer !"

"Recourir n'était pas gagné"

Frédéric a subi de nombreuses blessures ces dernières années qui lui ont valu des opérations. Au point que "recourir n'était pas gagné". Aujourd'hui, il mesure "la chance d'avoir pu être soigné et d'aller courir ce rêve ultime du trail."

La diagonale des Fous est classée dans la catégorie des ultra-trails, discipline que Frédéric avait peu pratiquée jusque-là : "dans ma prépa, j'ai fait un 100 km à Samoëns avec 7000 m de dénivelé mais je n'avais jamais réalisé cette distance avant." Par conséquent, sa préparation a été condensée sur dix mois quand, généralement, elle se prépare sur deux années. "Avec mon épouse Milène nous nous sommes dit que c'était trop de contraintes." Sa famille a toutefois pu joindre l'utile à l'agréable puisqu'ils sont allés en vacances d'été à La Réunion "histoire de faire un peu de repérage"...

Rejoint par ses "vieux boucs"

Milène son épouse est retournée à ses côtés pour la course, accompagnée de "mon cousin Yann, mon ami Anthony et sa famille," venus gérer l'intendance des ravitaillements et assurer le soutien moral. Ce qui n'était pas prévu, c'est que cette équipe s'étoffe : "au premier gros ravitaillement, après six heures de course, en pleine nuit, j'entends du bruit dans le bosquet derrière moi." L'ultra-traileur s'attend à voir surgir un animal... Et non ! Ce sont deux de ses compagnons de course de longue date qui apparaissent... Ses "vieux boucs, Olivier et Sébastien", surnom peu commun mais affectueux que se donne le trio. "C'est une émotion de dingue, ça renforce encore l'idée d'aventure de groupe."

Parti la veille de son 50^e anniversaire, Frédéric a fêté son changement de dizaine sur la course "et sans gâteau." Gérer son alimentation a été son plus grand problème : "à partir de six heures de course, je me suis rendu compte que je n'avalais plus rien à part de l'eau. Alors j'ai pris beaucoup de temps sur les ravitaillements, en attendant avant de commencer à ingurgiter un peu de pommes et de la soupe et du coca dilué pour avoir un peu de glucides."

Une course à faire !

C'est dans de telles intensités que Frédéric s'émerveille des facultés du corps humain : "on puise dans les ressources et tant que le mental ne lâche pas, le corps suit." Sur l'ensemble de la course, Frédéric a été fasciné par "l'accueil et la ferveur des Réunionnais, là sur tout le trajet, nuit et jour à nous proposer du soda pour les plus jeunes, du thé chaud, ça donne une énergie de dingue !" Pour le coureur bonchampois, "c'est une course à faire pour tous les ultra-traileurs et je la referai peut-être." D'ici là, le directeur de Techni Industrie rechaussera les baskets pour le cross corpo de son entreprise à Bonchamp le 19 novembre prochain.