À 16h30, à la cité scolaire Réaumur-Buron de Laval, les élèves sortent tranquillement, prennent le bus, patientent sous le préau ou courent sur le stade. En ce mardi 7 novembre, la vie n'a pas changé pour les lycéens lavallois, malgré les sept alertes à la bombe du matin qui ont perturbé les cours de plusieurs établissements scolaires. La cité scolaire Réaumur-Buron a subi sa première alerte ce matin-là et un de ses élèves, Flavien, interne en première, a vécu l'évacuation. "L'alarme incendie a commencé à 7h40, alors que nous déjeunions. Nous étions obligés de sortir, il faisait froid dehors", confie le lycéen, devant son établissement.
Garder son sang-froid
"Au début, nous n'avons pas bien compris ce qu'il se passait, développent Laura, Maylis et Cléa, également en première. Au bout de 20 minutes, nous avons été averties que c'était une alerte à la bombe." Les lycéens, pour autant, ne se sont pas fait un sang d'encre. "Nous n'étions pas trop inquiets car le lycée Rousseau a eu aussi une alerte." De son côté, la direction de l'établissement prend l'événement avec flegme. "C'est notre première alerte et nous avons suivi le protocole. Nous n'avons pas eu particulièrement d'inquiétudes malgré le contexte."
Plusieurs alertes en quelques jours
Au total, sept lycées ont été visés par des courriels avertissant d'une explosion imminente d'une bombe. Le lycée Douanier-Rousseau, les collèges Pierre-Dubois, Alain-Gerbault, Jules-Renard, Jacques-Monod et Sainte-Thérèse ont également été pris pour cible. L'union nationale des syndicats autonomes de Mayenne a rappelé, au cours de cette même journée, "qu'aucune menace ne sera prise à la légère et que le protocole d'évacuation sera systématiquement appliqué", et ce malgré "les conséquences sur les apprentissages." Mercredi 8 novembre, ce sont dix courriels malveillants qui ont entrainé l'évacuation de plusieurs établissements scolaires de Laval. Jeudi 9 novembre, c'est à nouveau Réaumur-Buron qui a déclenché une alerte.
D'autres institutions touchées
Les collèges et lycées sont pris pour cible : ils ne sont pas les seuls. L'hôtel de ville de Laval, fin octobre, a fait face à deux courriels malveillants qui ont entrainé l'exécution des procédures d'évacuation. Au début du mois de novembre, c'est le centre administratif municipal qui a été évacué à cause d'un nouveau courriel malveillant. Alors qu'ils géraient les conséquences de la tempête Ciaran, les locaux d'Enedis à Laval ont dû être évacués également pour une alerte à la bombe. Ce n'est pas tout : "Alors que j'étais au Cinéville mercredi 25 octobre à 17h30, le film que j'allais voir a été projeté en retard, décrit une étudiante de l'UCO. En me renseignant, les employés du cinéma m'ont dit qu'une alerte à la bombe avait retardé la projection des films. J'ai attendu une vingtaine de minutes avant la projection : ils n'ont pas lancé les publicités…"
D'où vient cette vague d'attaques ?
Interrogée par Le Courrier de la Mayenne, la préfecture n'a pas souhaité s'exprimer sur les causes de ces attaques pour des raisons "stratégiques", afin de "préserver les investigations en cours". Ces dernières sont conduites par la police judiciaire d'Angers, sous la direction du parquet de Laval. Qu'ils s'agissent de canulars, de fausses alertes ou encore d'appels malveillants, la loi prévoit jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 € d'amende. "En ce moment, l'alarme sonne souvent, reprend Flavien devant le lycée Réaumur. Ça nous saoule car on doit sortir à chaque fois. À la fin, on ne se presse plus…" Et si là résidait le danger ?
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